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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0056

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MANTINÉE ET l'AHCADIK ORIENTALE

trop-pleins d'un bassin. Il en est d'autres, ouverts au milieu
même de la plaine, au ras du sol, véritables entonnoirs, aux
bords abrupts, où disparaissent les ruisseaux. D'autres, à
peine visibles, se réduisent à des lentes minuscules ouvertes
dans les petits rochers qui affleurent sur ta plaine manti-
néenne. Parfois ils sont dissimulés sous la vase des marais.
Ces orifices verticaux jouenl le même rôle que les valves
d'épuisemenl au fond d'une piscine (1). Ou reconnaît à tous
ces pertuis, sans distinction de forme ni de position, la même
origine. Lorsque les eaux se sont accumulées dans la plaine à
la base de la muraille calcaire, leur pression, renforcée par
le courant, agi! avec énergie contre l'obstacle. Une fissure se
trouve-t-elle à portée, elle est bien vite envahie, rongée, élar-
gie : le calcaire cède, se laisse peu à peu défoncer (2). L'im-
perceptible fente devient une brèche d'entrée, la fissure une
galerie qui va toujours s'allongeant suivant les caprices des
lézardes intérieures : à mesure que les eaux s'engouffrent,
leurs conquêtes, tantôt patientes, tantôt violentes, ajoutent les
salles aux salles, les galeries aux galeries. Dans leur parcours,
au hasard des rencontres, elles se dispersent en ramifications,
s'échelonnent en écluses et vont, rejoindre les réseaux déjà
creusés par les infiltrations pluviales de la surface; elles res-
sortant enfin de l'autre côté de la montagne, à une grande dis-
lance et en contre-bas de leur point de départ, parles orifices de
sortie communs à tout le système hydrographique interne.

Les katavothres et les sources sont donc l'œuvre des mêmes
forces s'exerçanl sur la surface extérieure pour la pénétrer, et
dans l'épaisseur de la masse fissurée pour en sortir; Les uns
sont les embouchures, les autres les débouchés du réseau sou-
terrain. Toutefois il y aurait quelque témérité à conclure à
la correspondance directe des katavothres de la Haute Plaine
avec les sources des vallées subjacentes. Les anciens l'admet-
taient sans hésitation. En effet, il est des cas où elle n'est pas

(1) Comparez les sincks des États-Unis, les dolimas de Carniole, les enton-
noirs du Jura, les embues, goules, avens, tingouls, bétoirs, boil-toul, ansel-
nioirs, emposieu, etc., du midi de la France. Voy. Martel. Les abîmes, ch.
XXVIII.

(2) Expéd. de Morée, II- p. 320. « On reconnaît toujours, dans les rochers
qui les surmontent, des fentes ouvertes, des fractures et souvent un désordre
complet dans la stratilication ; ils correspondent ordinairement à des cols, et
quelquefois, mais plus rarement, à des relèvements de la chaîne ».
 
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