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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0159

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l'assif.ttk de la ville. — l'enceinte fortifiée.

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rieures au LVU siècle, les débris d'édilices religieux à qui le
style des chapiteaux et des colonnes assigne une date contem-
poraine du Ve siècle et parfois plus reculée encore, attestent
que les temples et les sanctuaires échappèrent à la démolition
systématique imposée par le vainqueur : l'œuvre du diœcisme
respecta les dieux. L'enceinte nouvelle, d'un circuit probable-
ment plus vaste que le tracé précédent, enfermait le môme
terrain ; le plan fut remanié et agrandi ; mais, comme il n'était
pas transféré sur une autre assiette, qu'il s'agissait plutôt d'une
restauration, il ne fut pas nécessaire de procéder à une fonda-
lion et à une consécration rituelles, comme à Mégalopolis et à
Messène (1). La Nouvelle Mantinée se superposa donc à l'an-
cienne, enfermant dans le cadre neuf de ses remparts, de ses
édifices et de ses maisons modernes, les restes vénérables qui
la reliaient au passé.

Les fortifications de 1371 ont traversé les siècles sans subir
de remaniement fondamental, comme cela est arrivé à l'enceinte
de Mégalopolis, détruite et rebâtie à plusieurs reprises (2). Le
démembrement de 222 atteignit les personnes et les biens
mobiliers, sans toucher aux édifices publics, aux habitations
privées ni aux ouvrages militaires. La population achéenne
implantée par Aratus et par Antigone Doson apportait seulement
une personnalité civile, un nom et une constitution d'emprunt :
mais à la cité transformée La ville survivait, comme par l'effet
d'une métempsychose qui aurait renouvelé L'âme en respec-
tant, le corps.

Les restes de l'enceinte élevée par Lycomèdes avec l'aide Reconstruction de
d'Epaminondas offrent donc uu intérêt particulier. Ils nous vaie-
représentent une œuvre homogène, conçue et exécutée d'un
seul jet, où se révèle, en matière de fortification, le style d'une
époque déterminée. C'est un des rares débris de ce genre qui
soit rigoureusement daté. Ces lignes de remparts, arasées
presque à fleur de sol, s'étalent sur le terrain comme un plan
sur le papier. On y lit la pensée des constructeurs, les néces-
sités et les moyens de la guerre de siège à leur époque, les
habitudes de précision et de raisonnement introduites dans
L'art militaire, en substituant à l'appropriation arbitraire et plus

(1) Pans. VIII, 27, G. Sur le cérémonial de la fondation de Messène, voy.
Pausan. IV, 27, 3, 4.

(2) Loring. Excavations ai Mégalopolis, 18U2, p. 112.
 
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