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MANTINÉE ET L'ARCADIE ORIENTALE.
même conception se propage en Azanie, où le couple Poseidon-
Hippios et Déméter-Thémis s'adjoint au couple Onkos-Erinys ;
de là elle passe à Lycosoura, où Poséidon Hippios est donné
comme époux de Déméter et père de Despoina (1).
La légende d'Arné En définitive, Poséidon Hippios est le résultat d'une coinbi-
et l'owrâTT] de naiSOu du dieu local Hippos avec le Poséidon clithonien importé
Rhéa:son en ^rcadie par \es ^[jaye[)S. [Jq autre détail de sa légende
origine béotienne. , ,„
reporte encore notre pensée vers la Beôtie : c est 1 intervention,
dans son cycle, de la nymphe Arné associée à Rhéa. Dans la
fable mantinéenne, Arné joue indirectement le rôle de nourrice
du jeune dieu cheval. Comme personnage mythologique, Arné,
fille d'/Eolos, appartient au cycle des ^Eolieus de Béotie, origi-
naires, disait-on, de Thessalie. C'est une héroïne posidonieune;
de ses amours avec Poséidon naît le héros Bœotos (2). Elle donne
son nom à la ville thessalienue d'Arné, plus tard Kiérion (3).
Dans le bassin du Copaïs,elle reparait, comme éponyme d'Arné,
appelée auparavant Siuoessa, ensuite Cbérouée (4). Elle est la
(1) Le Posoidan minyen descend d'Arcadie jusqu'au Ténare. Lu liaison est
prouvée par la forme de Pohoidan, (jui se maintient contre la {orme dorienne
Poteidan, et par la liaison de ce Pohoidan avec Euphémos d'Hyria, héros
ininyen, fils de Poséidon (Pind. Pyth. IV, 70. — llérod. IV. 150 : — Plut. Ser.
n iim. vind. 17, p. 5G0 E. —Sam. Wide. Lucon. Kult., p. 42). Il passe aussi à
Cyrène (Schol. Pind. Pyth. IV, I) où il a pu être importé soit par les Minyens
de Thôras (Hérod. IV, 146), soit par le Mantinéen Démonax avec Zeus Lykaios
(Hérod. IV, 203. — Millier. Nuinism. de l'Afr. ancienne. I, 07. — Studniczka.
Kyrene, p. 15). — Le caractère chthonion de Poséidon se retrouve ailleurs.
Poséidon Gaiaokhos associé à Déméter (Paus. III, 21, 8) désigne un Poséidon
souterrain (Sam.Wide. Lakon. Kulte, p. 38). Poséidon est gardien du Tartare
dans Hésiode [Théog. 732). Nestor lui sacrifie des taureaux noirs {Odys. 111,
(i). — Quant à l'hypothèse d'une influence sémitique, rien n'empêche de
l'accepter en principe. M. Philippe Berger propose (Rev. des Deux-Mondes.
1890'-', p. 3915) de rapprocher, par l'intermédiaire de l'épithète Dàmaios, le
Poséidon Hippios mantinéen du Dam ou Dôm phénicien, dont l'épouse serait
Dam-at, précisée en Déméter. N'eus n'avons aucune raison de repousser
ci'iie théorie. Mais, si le Dâm sémitique a Influé sur Poséidon, c'est en Béotle:
et le contre-coup de cette action ne s'est propagé en Arcadic que par
l'intermédiaire des immigrants béotiens, comme on l'a vu plus haut (page 211 ).
(2) SchOl. //. II, 491, 507. — Diod. IV, 67.
(3) Et. Byz. "AovT| et Botom'a. — Paus. IX, 40, 3. La question de priorité
entre les Béotiens (le Thessalie et ceux de Béotie, généralement tranchée en
faveur des premiers, est discutée par Meyer. Gesch. d. Altertli. II, p. 190.
Il y a, en tout cas, parenté entre les dialectes thessalien, béotien et arcadien.
(Collitz. Verwçmdtschaftsverh. d. yriech. Dial. 1885).
(4) Theseus ap. Tzetz. ttt Lycoplir. 644. — Etym. Mag., p. 145, 47 : "Asvr,.
Thucyd. I. 12. — Strab. IX, 413. — Paus. IX, 40, 3. — Et. Byz. Xaipwveia.
— Schol. II. II, 507.
MANTINÉE ET L'ARCADIE ORIENTALE.
même conception se propage en Azanie, où le couple Poseidon-
Hippios et Déméter-Thémis s'adjoint au couple Onkos-Erinys ;
de là elle passe à Lycosoura, où Poséidon Hippios est donné
comme époux de Déméter et père de Despoina (1).
La légende d'Arné En définitive, Poséidon Hippios est le résultat d'une coinbi-
et l'owrâTT] de naiSOu du dieu local Hippos avec le Poséidon clithonien importé
Rhéa:son en ^rcadie par \es ^[jaye[)S. [Jq autre détail de sa légende
origine béotienne. , ,„
reporte encore notre pensée vers la Beôtie : c est 1 intervention,
dans son cycle, de la nymphe Arné associée à Rhéa. Dans la
fable mantinéenne, Arné joue indirectement le rôle de nourrice
du jeune dieu cheval. Comme personnage mythologique, Arné,
fille d'/Eolos, appartient au cycle des ^Eolieus de Béotie, origi-
naires, disait-on, de Thessalie. C'est une héroïne posidonieune;
de ses amours avec Poséidon naît le héros Bœotos (2). Elle donne
son nom à la ville thessalienue d'Arné, plus tard Kiérion (3).
Dans le bassin du Copaïs,elle reparait, comme éponyme d'Arné,
appelée auparavant Siuoessa, ensuite Cbérouée (4). Elle est la
(1) Le Posoidan minyen descend d'Arcadie jusqu'au Ténare. Lu liaison est
prouvée par la forme de Pohoidan, (jui se maintient contre la {orme dorienne
Poteidan, et par la liaison de ce Pohoidan avec Euphémos d'Hyria, héros
ininyen, fils de Poséidon (Pind. Pyth. IV, 70. — llérod. IV. 150 : — Plut. Ser.
n iim. vind. 17, p. 5G0 E. —Sam. Wide. Lucon. Kult., p. 42). Il passe aussi à
Cyrène (Schol. Pind. Pyth. IV, I) où il a pu être importé soit par les Minyens
de Thôras (Hérod. IV, 146), soit par le Mantinéen Démonax avec Zeus Lykaios
(Hérod. IV, 203. — Millier. Nuinism. de l'Afr. ancienne. I, 07. — Studniczka.
Kyrene, p. 15). — Le caractère chthonion de Poséidon se retrouve ailleurs.
Poséidon Gaiaokhos associé à Déméter (Paus. III, 21, 8) désigne un Poséidon
souterrain (Sam.Wide. Lakon. Kulte, p. 38). Poséidon est gardien du Tartare
dans Hésiode [Théog. 732). Nestor lui sacrifie des taureaux noirs {Odys. 111,
(i). — Quant à l'hypothèse d'une influence sémitique, rien n'empêche de
l'accepter en principe. M. Philippe Berger propose (Rev. des Deux-Mondes.
1890'-', p. 3915) de rapprocher, par l'intermédiaire de l'épithète Dàmaios, le
Poséidon Hippios mantinéen du Dam ou Dôm phénicien, dont l'épouse serait
Dam-at, précisée en Déméter. N'eus n'avons aucune raison de repousser
ci'iie théorie. Mais, si le Dâm sémitique a Influé sur Poséidon, c'est en Béotle:
et le contre-coup de cette action ne s'est propagé en Arcadic que par
l'intermédiaire des immigrants béotiens, comme on l'a vu plus haut (page 211 ).
(2) SchOl. //. II, 491, 507. — Diod. IV, 67.
(3) Et. Byz. "AovT| et Botom'a. — Paus. IX, 40, 3. La question de priorité
entre les Béotiens (le Thessalie et ceux de Béotie, généralement tranchée en
faveur des premiers, est discutée par Meyer. Gesch. d. Altertli. II, p. 190.
Il y a, en tout cas, parenté entre les dialectes thessalien, béotien et arcadien.
(Collitz. Verwçmdtschaftsverh. d. yriech. Dial. 1885).
(4) Theseus ap. Tzetz. ttt Lycoplir. 644. — Etym. Mag., p. 145, 47 : "Asvr,.
Thucyd. I. 12. — Strab. IX, 413. — Paus. IX, 40, 3. — Et. Byz. Xaipwveia.
— Schol. II. II, 507.