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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0358

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le gouvernement; les institutions.

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fabrication de ses fromages, désigner les bêtes à tuer, celles à
vendre. Ici encore l'oeil du maître doit toujours rester ouvert.
Cette vie rustique entrelient la vigueur des corps et crée les
aptitudes guerrières ; elle entretient aussi la simplicité des
goûts et des mœurs, elle maintient l'égalité sociale : le labeur
commun rapproche les rangs ; le maître se distingue à peine de
l'esclave ; à plus forte raison de citoyen à citoyen les distances
disparaissent. Dans ces conditions, la plèbe urbaine n'a pas
«l'existence propre ; elle vit par et pour les campagnards pro-
ducteurs ; son influence n'est pas prépondérante et elle doit
subir la loi de la masse rurale.

A ces traits, ajoutons en d'autres qu'Aristote indique ailleurs. & intégrité de la
On peut lui objecter que tous les peuples agriculteurs n'ont pas race-
aimé la démocratie (1) : par exemple, les Tbessaliens, les
Béotiens et les Lacédémoniens. Cela se comprend : dans ces
pays, surtout en Thessalie, l'étendue des terres cultivables
favorisait la grande propriété ; de plus, la sujétion d'une race
vaincue à une tribu guerrière avait créé le servage. Ces deux
causes ont donc aidé à la formation d'une aristocratie militaire
et terrienne et divisé la population en deux classes : les nobles
et les serfs. Rien de semblable en Arcadie, et particulièrement
à Mantinée, où les migrations n'ont pas été assez brusques
pour altérer l'unité primitive de la race et créer des distinc-
tions de castes entre les indigènes et les envahisseurs.

La démocratie était donc le régime normal de la Mantinique. La démocratie au
Elle était un produit du sol comme les moissons et les vignes Vl< "iècle-
du terroir. Elle paraît d'ailleurs s'y être épanouie de très-bonne Démon"
heure, puisque dès le VIe siècle elle avait acquis assez de e J)
prestige pour être proposée comme modèle aux États en quête
d'une bonne constitution (2). C'est ce qu'il est permis d'inférer
du rôle joué vers o50 à Cyrène par le Mantinéen Démonax, que
l'oracle de Delphes désigna au choix des Cyrénéens pour mettre
un terme à leurs discordes et réformer leurs institutions (3).

(1) Arist. Politique, kl. 1209». K— De la Coulonche.ifem.sur l'Aixailie,p.lHO*

(2) Hérod. IV, 161. — Diotl. VIII, 30.

(3) Hérodote écrit Av-^iova; ; mais la vraie forme du nom parait s'être
conservée dans le nom d'un magistrat monétaire de Cyrène au III" s.
AaijuovaxTOç. (Zeitschr. f. Numism. III, pl. VII, 3, 4). — R. Well. ib. IX,
p. 20. — Imhoof lîlumer. Mon. gr. p. 290. — Voy.Staniczka.Kyrene p. 15et
98. — L'authenticité de l'oracle de Delphes est niée par Benedict. De oracul.
ab Herod. comment, p. 35.
 
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