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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0453

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MANTINÉE ET L'ARCADIE ORIENTALE.

forces refoulées. Les souffrances de la faiblesse deviennent un
levain d'énergie. C'est à ce travail latent qu'était due l'éclosion de
la puissance thébaine; peu à peu, gagnées par la contagion de
l'exemple, les nationalités surgirent du sol grec tout années.
Phocidiens, Arcadiens, Tbessaliens, Achéens, .Macédoniens,
Étoliens apparurent, pour jouer, avec un succès inégal, les nou-
veaux rôles. Déjà, après la paix de 374, un souffle révolution-
naire avait agité dans le Péloponnèse certains sujets de Sparte,
leurrés parle vain mot d'autonomie (1). Ces tentatives avortèrent,
faute de cohésion. Ce fut méthodiquement qu'Epaminondas
entreprit la restauration de la liberté dans la Péninsule. Il refit
une patrie à ceux qui n'en avaient plus, il en créa de nou-
velles pour ceux qui n'en avaient pas encore. La politique
rétrograde de Sparte avait fait tant de victimes depuis des
siècles! Il y avait deux catégories d'opprimés: les peuples
qu'elle avait tués, comme les Messéniens, et ceux qu'elle avait
empêchés de naître à la vie politique, comme les Arcadiens. Il
fallait donc tout reprendre eu sous-œuvre: ressusciter les nations
mortes et éveiller les énergies engourdies dont Sparte entre-
tenait le sommeil léthargique. Le premier soin d'Epaminondas
fut de rassembler les membres épars du peuple messénien :
c'était là une œuvre de résurrection bienfaisante. Mais le cas de
l'Arcadie n'offrait pas moins d'intérêt.
Réveil Cette souche la plus ancienne et jadis la plus vigoureuse du

de la nationalité Péloponnèse n'avait rien produit depuis les beaux jours de la
arcad.enne. période protohistorique. La bravoure arcadienne se laissait
toujours exploiter sans gloire et sans dignité par l'étranger : le
peuple arcadien ressemblait à un grand corps sans âme, louant
sa force à prix d'argent et mû par le caprice du plus offrant.
Comme l'Hercule de la Fable, il s'épuisait en besognes ingrates
et serviles, étant de taille à se faire respecter. Ceux que l'émi-
gration et le service mercenaire n'entraînaient pas au dehors
végétaient dans un état d'infériorité entretenu systômatique-

(1) Mouvements démocratiques à Phlgalie, à Sicyone, à Phlious, à Corin-
thc, plus tard à Argos (Diod. XV, 40). Diodore place la plupart de ces
révolutions après 374. Curthis (fltst. qr. trad. ("., IV, p. 399) suit son opi-
nion. Grote (XV, p. 31, nu I) et von Stern [Gesch. lier sparlan. u. theban.
Hégémonie, p. 99) se sont efforcés de prouver que Diodore avait confondu
la paix de 374 et celle de 371, et attribué à la première les conséquences
de la seconde. Mais leur argumentation repose sur des probabilités peu
décisives.
 
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