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https://doi.org/10.11588/diglit.6832#0126
LES NÉRÉIDES PORTANT LES ARMES D'ACHILLE.
(Rebord extérieur d'une vasque lustrale en terre cuite. Musée de Sélinonte.)
CHAPITRE V
LA TROISIÈME GUERRE CARTHAGINOISE
ET LA PREMIÈRE DESTRUCTION DE SÉLINONTE EN aoq
Quatrième conflit avec Ségeste, cause de l'intervention de Carthage (409). —
Le désastre des Athéniens en Sicile avait tranché le différend entre Sélinonte
et Ségeste en faveur de la première. Force fut à Ségeste, isolée et affaiblie, de se
résigner à la perte du territoire disputé. Mais sa rivale n"en devint que plus
exigeante. Le parti de Syracuse prétendait rendre Ségeste responsable de l'invasion
athénienne.
Il y a peu d'exemples de cités grecques qui aient su ne pas abuser du
succès. La victoire leur donnant les moyens d'assouvir leur vengeance, elles ne
pouvaient se retenir de pousser les choses à l'extrême. Qu'arrivait-il? L'adversaire
aux abois était réduit à implorer l'étranger. Celui-ci se présentait d'abord en
sauveur; puis l'ami parlait en maître et ne tardait pas à substituer un joug plus
dur à celui qu'il avait eu mission d'abolir. L'histoire de la Sicile nous offre les
mêmes enchaînements de causes et d'effets que celle de la Grèce propre. C'est
ainsi que les exploits de la Sicile dorienne devaient se retourner contre elle.
En brisant la seule puissance maritime hellénique capable de l'asservir, mais aussi
de la défendre, la marine d'Athènes, elle avait ouvert le champ à une puissance
barbare toute prête à entrer en lice : elle tomba d'Athènes en Carthage, sans
gagner au change.
Les excès de l'orgueilleuse Sélinonte déchaînèrent encore cette tempête,
qui allait finir par un cataclysme; pour avoir abusé de la force, elle en fut victime
à son tour.
(Rebord extérieur d'une vasque lustrale en terre cuite. Musée de Sélinonte.)
CHAPITRE V
LA TROISIÈME GUERRE CARTHAGINOISE
ET LA PREMIÈRE DESTRUCTION DE SÉLINONTE EN aoq
Quatrième conflit avec Ségeste, cause de l'intervention de Carthage (409). —
Le désastre des Athéniens en Sicile avait tranché le différend entre Sélinonte
et Ségeste en faveur de la première. Force fut à Ségeste, isolée et affaiblie, de se
résigner à la perte du territoire disputé. Mais sa rivale n"en devint que plus
exigeante. Le parti de Syracuse prétendait rendre Ségeste responsable de l'invasion
athénienne.
Il y a peu d'exemples de cités grecques qui aient su ne pas abuser du
succès. La victoire leur donnant les moyens d'assouvir leur vengeance, elles ne
pouvaient se retenir de pousser les choses à l'extrême. Qu'arrivait-il? L'adversaire
aux abois était réduit à implorer l'étranger. Celui-ci se présentait d'abord en
sauveur; puis l'ami parlait en maître et ne tardait pas à substituer un joug plus
dur à celui qu'il avait eu mission d'abolir. L'histoire de la Sicile nous offre les
mêmes enchaînements de causes et d'effets que celle de la Grèce propre. C'est
ainsi que les exploits de la Sicile dorienne devaient se retourner contre elle.
En brisant la seule puissance maritime hellénique capable de l'asservir, mais aussi
de la défendre, la marine d'Athènes, elle avait ouvert le champ à une puissance
barbare toute prête à entrer en lice : elle tomba d'Athènes en Carthage, sans
gagner au change.
Les excès de l'orgueilleuse Sélinonte déchaînèrent encore cette tempête,
qui allait finir par un cataclysme; pour avoir abusé de la force, elle en fut victime
à son tour.