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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 1
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Courajod, Louis: Obervations sur deux bustes du musée de sculpture de la Renaissance au Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0040

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OBSERVATIONS SUR DEUX BUSTES DU LOUVRE.

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pagné d’un autre buste qui, dans les magasins et les dépôts, partageait
déjà son sort depuis longtemps. En voici la description : « Jeune
femme dont la chevelure renfermée en une coiffe d’étoffe transparente
se modèle exactement sur la forme de la tête. La robe, laissant voir la
naissance des seins, est sans aucun pli. Buste en marbre. Hauteur,
0m,4801 ». Ce buste était ainsi catalogué dans l’inventaire général des
musées, sous le n° 2597 : « Personnage en costume du temps des croi-
sades, cru une reine, buste en marbre sans piédouche, présumé prove-
nir d’un tombeau; ouvrage du moyen âge. Hauteur, 0m,/i8; largeur,
0m,M. — Palais de Versailles, dépôt sous l’Opéra, aile du midi, galerie
basse 753. — Bon état, 200 francs, seulement la matière. Ce buste et
le précédent sont de l’époque de saint Louis ».

Antérieurement à 1818, nous n’avons pas pu découvrir une origine abso-
lument certaine. Le buste ne provenait pas du Musée desPetits-Augustins,
où il est impossible de le reconnaître, quel que soit le travestissement sous
lequel on le suppose dissimulé. Impossible également de le retrouver
dans les descriptions, d’ailleurs trop sommaires, des anciennes collections
royales qui nous sont parvenues. Comme nous n’avons pu relever avant
1818 aucune trace d’un transport de Paris à Versailles, et que c’est à Ver-
sailles que nous rencontrons pour la première fois ce monument, nous
sommes amenés à penser qu’il se trouvait dans ce palais au moins depuis
la Révolution. Il y a dès lors beaucoup de chances pour qu’il ait été
apporté à Versailles à la suite des saisies opérées chez les émigrés dans
le district de cette ville. On sait que les objets d’art saisis en 1793 chez les
émigrés et les condamnés, quand ils étaient réservés pour les collections
de l’Etat, devaient, aux termes de la loi, être transférés au chef-lieu des
districts. Nos recherches, en se portant de préférence de ce côté, ne nous
ont rien fourni de positif. Et il ne pouvait pas en être autrement. La plu-
part du temps, les objets d’art, surtout les bustes réservés par les com-
missaires de la République, n’étaient pas décrits ; à peine étaient-ils dési-
gnés comme il suit : « Dix-huit bustes d’hommes de grandeur naturelle;
sept bustes de femmes de grandeur naturelle, etc. » On comprend
qu'avec de pareilles données les identifications ne sont pas faciles à éta-
blir. Cependant il existe un texte qui contient peut-être le secret que
nous poursuivons, sans que nous puissions rien affirmer. On lit dans le
procès-verbal d’enlèvement des objets réservés dans le château d’Écouen

1. N° 79 de la Description des sculptures du moyen âge et de la Renaissance,
édition de 1856, et n° 11 bis de l’édition de 1873. La hauteur de l’objet est donnée
en tenant compte du piédouche ajouté postérieurement à ce buste. Cf. Clarac, Musée
de sculpture, t. VI, p. 1117, n° 3539.
 
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