Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 28.1883)

LES ARTISTES

ET

LES MAITRES DE MÉTIER ÉTRANGERS

AYANT TRAVAILLÉ A LYON

a France abonde en monuments de
tout ordre. Parmi ceux de ces monu-
ments qui datent du xiv% du xve et
du xvie siècle, il y en a, dans toutes
les branches de l’art, qui présentent un
tel caractère d’originalité dans la fa-
çon dont l’œuvre a été conçue, une
telle excellence dans l’exécution, que,
dans l’ignorance où l’on était du nom
de leurs auteurs, on a attribué ces
ouvrages (édifices, tableaux, statues,
bois sculptés, émaux, pièces d’orfèvrerie, monnaies, etc.) à des artistes
ou à des maîtres de métier venus de l’Italie ou des Flandres, tant a été
grand pendant un long temps, au moyen âge et à la renaissance, poul-
ies entreprises de l’art, le renom de nos voisins de l’autre côté des Alpes
ou de l’Escaut.

Depuis une trentaine d’années seulement, la recherche et l’étude des
documents écrits originaux ont été poussées avec assez de vigueur pour
qu’on ait pu montrer avec certitude que le plus grand nombre de ces
monuments sont l’œuvre de mains françaises, et que, dans presque toutes
les directions, la France a eu sa propre école d’art et d’incomparables
ouvriers formés à cette école.

Nous ne rappellerons pas ici les noms de tant de maîtres qui ne sont
entrés dans l’histoire de nos arts que de notre temps, inconnus qu’ils
étaient jusqu’alors, et par lesquels cette histoire commence.

Nous nous proposons de prouver, par un exemple, que la part des