COLLECTION SPITZER
LES ÉTOFFES ET LES BRODERIES
"étude des tissus anciens ne saurait être
négligée par ceux qu’intéressent l’ar-
chéologie et l'histoire de l’art.
Si Ton passe en revue les plus anciens
spécimens qui sont parvenus jusqu’à
nous, il y a plus d’un rapprochement
intéressant à établir entre les dessins qui
les décorent et les principaux motifs em-
ployés dans la sculpture ornementale des
édifices religieux de la période romane.
11 est du reste possible d’admettre
que les étoffes venant de l’Orient ont dû exercer à cette époque une cer-
taine influence sur l’imagination des artistes de l’Occident. Elles avaient
atteint déjà une perfection qui n’a pas été dépassée depuis, et, en raison
de leur faible volume, il était facile de les répandre au dehors; aussi se
trouvent-elles souvent mentionnées dans les écrits des pères de l’Église.
Nous voyons déjà qu’au iv» siècle de notre ère leur vogue était très
grande en Orient. Saint Astérius, s’élevant à cette époque contre le luxe
des chrétiens, leur disait: « On est avide d’avoir pour soi, pour sa
« femme, pour ses enfants, des vêtements ornés de fleurs et de figures
« sans nombre... de sorte que, quand les riches viennent à se produire
« en public avec ces peintures, les petits enfants se rassemblent, les
« montrant au doigt en riant et leur laissent à peine un moment de
« répit. On voit là des lions, des panthères, des ours, des taureaux, des
« chiens, des forêts, des rochers, des chasseurs, et tout ce que les
LES ÉTOFFES ET LES BRODERIES
"étude des tissus anciens ne saurait être
négligée par ceux qu’intéressent l’ar-
chéologie et l'histoire de l’art.
Si Ton passe en revue les plus anciens
spécimens qui sont parvenus jusqu’à
nous, il y a plus d’un rapprochement
intéressant à établir entre les dessins qui
les décorent et les principaux motifs em-
ployés dans la sculpture ornementale des
édifices religieux de la période romane.
11 est du reste possible d’admettre
que les étoffes venant de l’Orient ont dû exercer à cette époque une cer-
taine influence sur l’imagination des artistes de l’Occident. Elles avaient
atteint déjà une perfection qui n’a pas été dépassée depuis, et, en raison
de leur faible volume, il était facile de les répandre au dehors; aussi se
trouvent-elles souvent mentionnées dans les écrits des pères de l’Église.
Nous voyons déjà qu’au iv» siècle de notre ère leur vogue était très
grande en Orient. Saint Astérius, s’élevant à cette époque contre le luxe
des chrétiens, leur disait: « On est avide d’avoir pour soi, pour sa
« femme, pour ses enfants, des vêtements ornés de fleurs et de figures
« sans nombre... de sorte que, quand les riches viennent à se produire
« en public avec ces peintures, les petits enfants se rassemblent, les
« montrant au doigt en riant et leur laissent à peine un moment de
« répit. On voit là des lions, des panthères, des ours, des taureaux, des
« chiens, des forêts, des rochers, des chasseurs, et tout ce que les