DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Baignères, Arthur: À propos de l'exposition des cent chefs-d'oeuvre des collections parisiennes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0125
A PROPOS
DE
I/EXPOSITION DES CENT CHEFS-D’ŒUVRE
COLLECTIONS PARISIENNES'
e me garderai bien, à propos de l’exposition der-
nière de la galerie Petit, de parler de progrès. La
question est trop grave pour la soulever, et la cen-
taine de tableaux de tous les temps accrochés là
n’aiderait pas à la résoudre. Laissons en paix les
anciens et les modernes, et répétons-nous que de
tout temps il y a eu de grands peintres, en ajou-
tant que de tout temps aussi les riches sont venus
au secours des malheureux. Telle est la moralité qui ressort de l’ex-
position qu’a organisée, rue de Sèze, un groupe de personnes chari-
tables au profit des écoles libres. Notons, sinon ce progrès, du moins
cette nouveauté, c’est que les expositions de charité deviennent à la
mode. Jusqu’ici, pour toucher les cœurs, on s’adressait aux oreilles, et
les sermons et les chants étaient chargés de délier les bourses. Aujour-
d’hui on fait appel à un nouveau sens : la vue, et les peintres à tous
leurs privilèges vont ajouter celui de faire le bien sans se donner grand
mal. C’était le tour des portraitistes, il n’y a pas longtemps, et notre
collaborateur et ami M. de Lostalot racontait, le mois dernier, que leur
succès avait été grand. Il faut bien insister sur le but charitable de l’ex-
position ouverte chez M. Petit, pour la bonne raison qu’elle n’en a point
d’autre. Nulle pensée d’art n’a préoccupé les organisateurs, nulle re-
cherche historique, nulle idée de comparaison entre les temps. Il s’agis-
I. Ouverte à la galerie Petit, rue de Sèze, 8.
DE
I/EXPOSITION DES CENT CHEFS-D’ŒUVRE
COLLECTIONS PARISIENNES'
e me garderai bien, à propos de l’exposition der-
nière de la galerie Petit, de parler de progrès. La
question est trop grave pour la soulever, et la cen-
taine de tableaux de tous les temps accrochés là
n’aiderait pas à la résoudre. Laissons en paix les
anciens et les modernes, et répétons-nous que de
tout temps il y a eu de grands peintres, en ajou-
tant que de tout temps aussi les riches sont venus
au secours des malheureux. Telle est la moralité qui ressort de l’ex-
position qu’a organisée, rue de Sèze, un groupe de personnes chari-
tables au profit des écoles libres. Notons, sinon ce progrès, du moins
cette nouveauté, c’est que les expositions de charité deviennent à la
mode. Jusqu’ici, pour toucher les cœurs, on s’adressait aux oreilles, et
les sermons et les chants étaient chargés de délier les bourses. Aujour-
d’hui on fait appel à un nouveau sens : la vue, et les peintres à tous
leurs privilèges vont ajouter celui de faire le bien sans se donner grand
mal. C’était le tour des portraitistes, il n’y a pas longtemps, et notre
collaborateur et ami M. de Lostalot racontait, le mois dernier, que leur
succès avait été grand. Il faut bien insister sur le but charitable de l’ex-
position ouverte chez M. Petit, pour la bonne raison qu’elle n’en a point
d’autre. Nulle pensée d’art n’a préoccupé les organisateurs, nulle re-
cherche historique, nulle idée de comparaison entre les temps. Il s’agis-
I. Ouverte à la galerie Petit, rue de Sèze, 8.