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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Rondot, Natalis: Les artistes et les maîtres de métier étrangers ayant travaillé à Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0166

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

étrangers dans nos travaux d’art ou de métier n’a pas été aussi grande
qu’on l’a pensé, ou plutôt que les étrangers n’ont été qu’en petite mino-
rité au milieu de nos maîtres de métier.

La preuve que nous allons présenter nous paraît décisive ; toutefois,
nous ne voudrions pas qu’on donnât à notre démonstration une portée
plus étendue que celle que nous lui accordons. Les maîtres étrangers
n’ont pas été aussi nombreux qu’on l’avait d’abord pensé, mais quelques-
uns d’entre eux ont eu, comme conducteurs de grands travaux, comme
chefs d’école, une valeur et une autorité qu’il faut reconnaître. Entre les
érudits qui exagèrent et ceux qui contestent l'influence des étrangers, il
y a place pour l’opinion de ceux qui tiennent compte de faits précis,
mais qui apportent dans l’interprétation de ces faits une réserve com-
mandée par l’état encore incertain de nos connaissances. C’est ce que
nous avons cru devoir faire en plus d’une occasion.

S’il y a une ville en France où le rôle des maîtres étrangers ait pu
être prépondérant, c’est certainement dans la ville de Lyon. Aune époque
éloignée, elle a donné la plus large hospitalité aux Italiens ; à la suite
d’événements historiques dont nous n’avons pas à retracer le cours, par
suite aussi de sa position géographique, Lyon a contenu une nombreuse
population originaire de presque tous les États italiens, population ar-
dente, intelligente, familière avec la pratique des arts, des métiers et du
commerce. Lyon était aux confins de l’empire d’Allemagne, et était placé
entre Avignon, où les papes ont résidé pendant un siècle, de 1309à 1411,
et Dijon, où les ducs de Bourgogne de la maison de Valois ont tenu leur
cour, c’est-à-dire entre une ville où l’art italien (la peinture surtout) a été
en pleine floraison, où tout était devenu italien, et une autre ville où tout
était flamand, où l’art flamand, qui s’y était acclimaté, a laissé plus d’un
de ses chefs-d’œuvre. Enfin, c’est par Lyon que s’est produit ce courant
d’émigration d’Italie de maîtres italiens, qui a été la conséquence des
campagnes de Charles VIII, de Louis XII et de François Ier, et dont on
n’observe guère l’influence que dans le cercle assez étroit des résidences
royales. Faisons cette autre remarque, c’est que les colonies d’artistes ita-
liens et flamands que nous venons de signaler, celles-là à Avignon ,
celles-ci à Dijon, n’ont pas exercé d’action sensible dans le reste de la
France, pas même dans les régions voisines.

Voyons donc combien d’artistes et de maîtres de métier étrangers
ont travaillé à Lyon. Cette recherche serait peu facile, les résultats en
seraient peu certains, si nous ne la fondions que sur l’examen de noms
qui ont été francisés le plus souvent ; mais il est à remarquer que, dans
un grand nombre de cas, ceux-là mêmes dont le nom a perdu ce qui rap-
 
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