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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 1
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Lostalot, Alfred de: Exposition internationale de Peinture - Galerie Georges Petit, [2]: expositions diverses à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0092

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

un avis à la peinture du Bar ère — il est peut-être plus sage de la con-
sulter, — elle ne répond ni oui ni non d’une façon absolue ; cependant,
pour peu qu’on veuille jeter les yeux sur un portrait analogue, et celui-
là incontestablement de David, le portrait de Meyer, on se prend à re-
marquer dans la peinture litigieuse des parties molles d’exécution et d’un
coloris fade qui ne plaident pas en faveur de l’attribution du livret.

« Portrait de M. un tel, par un tel », ainsi parlent les catalogues, et
parfois ils se trompent doublement. Peintre et modèle ont porté de leur
vivant des noms tout autres et que l’on ignore. C’est effrayant à penser,
pour l’honneur des iconographes du passé, mais quel crédit leur accorder
quand on voit de telles erreurs se produire sur une période aussi récente
que celle dont s’occupait cette exposition ? On y a vu de faux Rabaut
Saint-Étienne, de faux Ingres enfant, que sais-je encore? placés sous le
couvert de portraitistes qui n’étaient plus là pour protester; fort heureu-
sement, leurs descendants se sont chargés de ce soin. Il faut ajouter, du
reste, que le mérite évident de ces ouvrages justifiait les efforts tentés
par leurs possesseurs dans le but de les démasquer.

En faisant cet examen rétrospectif, notre intention est seulement de
recueillir le souvenir des portraits qui ont le plus vivement frappé l’at-
tention des visiteurs. De la fin du dernier siècle, on admirait le beau
portrait de Wille, appartenant à M. Édouard André, et, de Greuze en-
core, une Comtesse Mollien enfant (à M. E. Dutilleul), prototype, mais
non le meilleur de ces « Enfant au chien » qui, de nos jours, ont porté
jusqu’à l’affolement la convoitise des amateurs. Le Bonaparte, lieutenant
d’artillerie (au marquis de Las Cazes), répond faiblement à l’idée qu’on
peut se faire du personnage. Greuze est resté dans ses sucreries; il eût
été fort surprenant, du reste, de le voir s’élever jusqu’au caractère; il a
toujours laissé passer les occasions qui se présentaient. Ce doit être, à
vrai dire, une œuvre faite après coup, de souvenir, et alors que Bonaparte
était dans toute sa gloire.

Quel puissant portrait que celui du Duc de Richelieu, par Lawrence !
l’écriture en est d’une fermeté étonnante avec des fraîcheurs et des inten-
sités de coloris extraordinaires; on sent que Watteau n’est pas loin. De
même, on a beaucoup fêté la figure du Roi de Rome, esquisse du beau
tableau que nous avons gravé l’an dernier et qui appartient à Mme la mar-
quise de la Valette; il eût été intéressant de les voir réunis. Fragonard
faisait admirer son propre portrait (à Mme Kestner), onctueux et caressé
comme un Terburg. L’image de la Marquise de Caslellane, par Gainsbo-
rough, était trop haut placée pour que nous ayons pu nous rendre compte
de sa valeur, mais elle paraissait charmante. Bien joli également, le por-
 
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