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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 2
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Duranty, Edmond: Les curiosités du dessin antique dans les vases peints, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0110

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lobes du ventre, composent la musculature de son buste; après quoi, le
nombril, les attaches du ventre à la ceinture, une ligne pour le pubis,
achèvent de détailler habilement son corps allongé.

A la cuisse gauche il a deux muscles, comme j’en ai noté aux Cen-
taures, non encore définitifs, des vases noirs ; sa rotule est indiquée
sans netteté; une ligne contourne en partie son mollet et une autre des-
cend, latérale d’abord à celle-là, puis seule jusqu’à la cheville, où elle fait
le crochet. Son autre cuisse, de face, ne porte point trace démuselés, mais
le pied droit reparaît de face derrière cette cuisse et révèle ce sentiment
de la perspective qui se fait jour çà et là dans la peinture des vases., sans
aboutir à une donnée certaine et réglée.

A l’avant-bras gauche, masqué en partie par la tête, passe un muscle
longitudinal; à l’autre bras, le deltoïde finit en pointe et se relie à la ligne
du biceps.

Hercule montre une épaule bien dessinée avec l’attache des dessous
du bras au dos. Son pectoral, de profil, est indiqué et est rejoint parla
ligne de la cage costale, qui va jusqu’aux reins, où trois lignes marquent
des saillies rappelant la musculature de la coupe d’Ulysse et Polyphème;
deux muscles superposés descendent des reins sur la cuisse, dont le bas
porte un troisième muscle. Sa jambe droite porte une ligne cernant tout le
mollet, et deux autres longues lignes dont l’une descend jusqu’à la che-
ville où elle se recourbe. C’est toujours la musculature égypto-assy-
rienne. A sa jambe gauche on voit les deux mêmes lignes.

A la façon dont les traits intérieurs suivent et accentuent l’inflexion du
torse d’Antée, il semble évident que les dessinateurs d’Euphronios ont
connu les sculptures d’Égine, celles du Parthénon et celles d’OIympie, les
premières où le nu prenne du mouvement, où les corps se penchent, se
tournent. Les figures qu’on fit plus tard portèrent des indications muscu-
laires plus légères, plus fines, plus souples, et en général moins nom-
breuses, mais qui ne les surpassèrent pas en justesse, comme on le voit
au Scyron que Thésée jeune attache au rocher, comme on le voit mieux
encore dans la coupe de Musée et Linus, attribuée à l’époque de Périclès
ou supposée d’un temps un peu postérieur, tel que le commencement du
ivc siècle.

Il y a là une conquête formelle du dessin et elle accompagne, elle aussi,
la trouvaille ou l’adoption du tracé de face pour les membres et la tête.
On ne savait pas analyser les ondulations du corps humain avant une
période qui peut s’étendre de 520 à AAO environ avant J.-C. Après cette
période l’analyse est fixée, acquise, entrée dans le bagage commun.

L’art rouge, qui dessinait savamment des torses, distingua soigneuse-
 
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