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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 2
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Gout, Paul: Exploration archéologique de la ville de Saint-Émilion, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0134

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

du feu au bas de ces intéressantes peintures, qui sont enduites d’une suie
noirâtre. La propriétaire actuelle de cette chapelle, qui possède également
l’ermitage et le charnier, a loué ces deux dernières curiosités à une per-
sonne qui se fait un petit revenu des pourboires des visiteurs. Quant à la
chapelle, elle s’en est réservé l’usage, et ce n’est qu’à grand’peine qu’on
y peut pénétrer.

VI

LE CLOCHER.

Ainsi qu’un magnifique panache, le clocher s’élève majestueusement
au sommet du plateau qui domine ce tableau merveilleux qu’on appelle
la place, traversant les nues à plus de cinquante mètres du sol. Ce n’est
pas tant à cette élévation qu’il doit son caractère imposant qu’à sa situa-
tion même sur un soubassement d’une vingtaine de mètres de hauteur,
qui permet à l’œil d’en suivre la silhouette depuis sa base jusqu’à l’extré-
mité la plus aiguë de sa flèche.

Commencé au xue siècle, en même temps que celui de l’église collé-
giale, il ne fut terminé que dans les dernières années de la période ogi-
vale. Le second et le troisième étage datent du xmc siècle, tandis que la
flèche et la tourelle polygonale de l’escalier accolé contre la façade sep-
tentrionale ne furent construits qu’à la lin du xve siècle. Il est aujour-
d’hui enterré de quelques mètres dans le sol de la place où l’on répandit
tous les décombres de la dernière restauration. Nous disons la dernière
restauration, car il en nécessita plusieurs. « En 1617, dit M. Guadet1,
un ouragan emporta la pointe de ce clocher ; il fut réparé neuf ans plus

tard. En 1627, les magistrats firent encore fermer quelques fenêtres,

parce qu’elles menaçaient ruine.

« On s’aperçut encore, en 1773, que le côté méridional, jusqu’alors
intact, demandait de promptes réparations. En devis de quatre mille
livres, qu’on espérait voir réduit à trois mille par l’adjudication, fut pré-
senté aux bourgeois et notables habitants, auxquels on demanda de ver-
ser volontairement une contribution de deux mille livres, qui, jointes aux
mille livres du chapitre à qui l’usage imposait le tiers de la dépense,
devaient parfaire la somme nécessaire à cette restauration.

« La nécessité d’entretenir ledit clocher est d’autant plus pressante,
disait le procureur-syndic, qu’indépendamment de ce qu’il forme le plus

1. Saint-Émilion, son histoire et ses monuments.
 
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