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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 3
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Havard, Henry: Johannes Vermeer (van der Meer de Delft), 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0235

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

On a voulu voir dans ce rapprochement un lien plus étroit, et Im-
merzeel1 n’a pas hésité à conclure que Vermeer avait été l’élève de
Fabritius : « hy was discipel van Karel Fabritius », dit-il. Nous qui con-
naissons les règles sévères auxquelles était alors soumis l’apprentissage
des artistes, et qui savons en outre, fait ignoré par Immerzeel, que Karel
Fabritius ne fut reçu maître qu’en 1652, c’est-à-dire un an seulement
avant Vermeer, nous pouvons bien admettre qu’il fut son inspirateur, mais
non pas son maître au sens exact et corporatif de ce mot. Donc et pour
conclure, si nous nous en tenons aux probabilités, fort plausibles du
reste, révélées par l’état civil, c’est à l’enseignement de Léonard Bramer,
modifié par les conseils et les exemples de Fabritius, que Johannes Yer-
meer serait redevable de tout ce qui, dans son talent, ne lui est pas émi-
nemment personnel.

Pour terminer cette rapide étude, il nous resterait peut-être encore
à tracer un léger portrait de notre peintre et à compléter la liste de
ses œuvres, en recherchant celles qui nous sont demeurées inconnues.
Nous déclinerons, s’il vous plaît, cette double tâche.

Pour ce qui est du portrait, une seule image représentant Vermeer à
son chevalet est parvenue jusqu’à nous, et par une malice du sort notre
artiste s’est, dans ce tableau, représenté le dos tourné au spectateur,
de telle façon que sa figure nous échappe. Ce portrait, au reste, n’est
pas inconnu des lecteurs de la Gazette. C’est l’admirable peinture de la
galerie Gzernin de Vienne, dont le numéro de mai contenait une excel-
lente reproduction.

Quant aux œuvres inconnues, W. Bürger s’est donné un mal très grand
pour en reconstituer la liste, et il ne paraît pas que tous les ouvrages
retrouvés par lui, et par lui attribués à son maître préféré, aient été fort
profitables à sa réputation.

Nous laisserons donc au temps et au hasard le soin de grossir, s’il y
a lieu, le bagage de Johannes Vermeer. C’est surtout en ces matières,
on peut le dire, que le nombre importe moins que la qualité, et il
suffirait à Vermeer d’avoir peint la merveille dont nous parlions à l’ins-
tant, les deux morceaux de la galerie Six, la Vue de Delft du Musée de
la Haye, la Dentellière du Louvre, le Soldat et la fillette de la collec-
tion Double et les œuvres capitales de Dresde, pour qu’on lui accorde,
sans marchander, une place d’honneur parmi les meilleurs artistes qu’a
produits l’art hollandais.

HENRY IIAVARD.

I. De Levens en Werken, etc.
 
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