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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Plon, Eugène: Notice sur un portrait en cire peinte de Francesco de Médicis: ouvrage de Benvenuto Cellini, offert par le prince à Bianca Cappello
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0292

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280

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

produisons avec son authentique1. Ce portrait est un profil de cire
peinte, en assez haut relief, appliqué sur un fond de teinte noirâtre,
ayant la forme d’un carré long. Cellini raconte qu’il modelait sur une
pierre noire, pietra nera piana e pulita, les premiers modèles en
cire de ses sceaux de cardinaux; il travaillait de même ceux de ses
médailles, in uno tondo di pietra nera. C’était d’ailleurs la pratique
courante, familière à tous les médailleurs. Chacun d’eux était cirier le
jour où il le voulait, et n’avait plus alors à se préoccuper que de recher-
cher une cire de qualité spéciale. Vasari rapporte à ce sujet que
« Pastorino de Sienne trouva un stuc durable pour faire des portraits
qui étaient ensuite colorés au naturel, avec les teintes de la barbe et des
cheveux, la couleur de la chair, au point qu’ils paraissaient vivants ».

Le portrait en cire de Francesco de Médicis nous montre ce prince
avec la barbe et les cheveux noirs. L’œil est châtain. Le vêtement est
noir, rayé d’une passementerie tressée d’or. De la main gauche, ramenée
sur la poitrine, Francesco tient la décoration rouge de l’ordre de Saint-
Étienne, fondé par son père le grand-duc Cosme, pour perpétuer le sou-
venir des victoires de Montemurlo et de Scannagallo. La croix est sus-
pendue à un cordon noir porté en sautoir. La forme de la collerette et
tout le costume rappellent la tenue sévère de la cour d’Espagne, à laquelle
le prince vécut plusieurs années, et où Philippe II paraît lui avoir inspiré
pour toujours un respect qui tenait plus, on peut le croire, de la pru-
dence et de la crainte que de la sincère affection.

Le profil du prince est bien celui que lui a donné Pastorino2 dans une
médaille connue. Le dessin de la chevelure est identique ; mais sur la
médaille, Francesco, beaucoup plus jeune, est encore imberbe.

En même temps que le portrait de cire, dont nous donnons par l’hé-
liogravure une reproduction fidèle, de la grandeur même de la pièce, un
billet de quelques lignes s’est trouvé conservé, qui lui ajoute un tout
particulier intérêt. C’est une lettre autographe de Francesco adressée à

-1. Comment une pièce si intéressante a-t-elle pu échapper à nos investigations,
alors que, avec un soin pourtant si attentif, nous recherchions partout, et plus spécia-
lement en Toscane, les œuvres de Benvenuto? Ce portrait de cire se trouvait autrefois
à Prato. Il est aujourd’hui à Florence, et son possesseur actuel, M. le commandeur
Luigi Vai, a mis la plus parfaite obligeance à nous donner toutes facilités pour le
reproduire. M. le commandeur Cesare Guasti, surintendant des archives de Toscane,
qui a eu l’attention de nous le signaler après la publication de notre monographie de
Benvenuto Cellini, en avait parlé le premier dans un volume intitulé : Belle arti,
opuscoli descritlivi e biografici. Florence, 1874.

2. Voir Armand, les Médailleurs italiens des xve et xvi° siècles, 2e édition. Paris,
1883.
 
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