Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Plon, Eugène: Notice sur un portrait en cire peinte de Francesco de Médicis: ouvrage de Benvenuto Cellini, offert par le prince à Bianca Cappello
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0312

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
UN PORTRAIT DE FRANCESCO DE MÉDICIS.

299

aucune conlidence politique d’un caractère compromettant, et l’on peut
croire que si ce patricien, s’habituant peu à peu aux bienfaits' des
princes de Toscane, fut amené plus tard à se rendre coupable d’un
crime de haute trahison, cela ne paraît pas avoir été à l’instigation de
Bianca. A l’honneur de cette princesse, il semble au contraire qu’elle
lut fidèle à ses engagements envers le Sénat de Venise, et qu’en toutes
circonstances elle s’efforça de servir les intérêts de sa patrie auprès de
son époux U

Sous d’autres rapports, son influence à Florence fut certainement
mauvaise. Son frère Vittorio, d’abord investi de la confiance de Fran-
cesco, prit une telle importance à la cour, que toutes les affaires pas-
saient par ses mains; il se fit haïr par ses hauteurs, et dut finalement
être éloigné, pour avoir tenté, au moyen d’une falsification d’écriture,
de se faire verser trente mille écus, au lieu de trois mille, par l’un des
trésoriers du prince. Quant à Bianca, elle s’entourait de gens étranges,
distillateurs de philtres, faisant profession de magie et de sorcellerie,
parmi lesquels on remarquait une certaine juive suspecte à tout le
monde. Dans les Annali Vcneli, Cicogna a relevé cette note à la date
de 1579 :

« Des lettres privées de Florence informent que le Grand-Duc ayant fait avertir
une Juive de cesser lout commerce dans la maison de la Duchesse, cette Juive,
néanmoins, avait été assez hardie pour aller retrouver celle-ci jusqu’à Pratolino. Le
Grand-Duc s’en étant aperçu, la tua de sa propre main, en la frappant de quatre coups
de poignard, fait qui donna lieu aux commentaires do bien des gens. On répétait, pour
ainsi dire publiquement, que cette femme était non-seulement proxénète, mais très-
grande magicienne, ou, comme on dit, sorcière. Et ceci porta naturellement à croire
que le mariage de la Grande-Duchesse avait été obtenu plutôt par la violence et l’art
magique, que par le choix volontaire du Prince2. »

Il est certain que, non contente de faire dire des prières et des
messes dans les couvents pour obtenir du ciel les faveurs de la mater-
nité, la princesse tentait aussi d’intéresser le diable à l’accomplissement
de son vœu le plus cher. Avoir un fils était devenu pour elle l’objet
d’un désir d’autant plus ardent que don Philippe, le fils unique de Fran-
cesco et de Jeanne d’Autriche, enfant toujours maladif, était mort de
dysenterie au mois de mars 1582, qu’elle vit dès lors redoubler l’hu-
meur mélancolique du grand-duc, privé d’héritier direct du trôné, et

t. Voir à ce sujet une très intéressante dépêche du secrétaire vénitien Bonriz/.o,
publiée par Fabio Muiinelli, Sloria arcana ed aneidolica d’Ualia raccontala dui
Veneli ambascialori, t. tt. Venezia, 1856.

2. Voir Cicogna, Inscrizioni Veneziane, !. V, p. SOI.
 
Annotationen