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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 4
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Plon, Eugène: Notice sur un portrait en cire peinte de Francesco de Médicis: ouvrage de Benvenuto Cellini, offert par le prince à Bianca Cappello
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0316

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UN PORTRAIT DE FRANCESCO DE MÉDICIS.

303

des Médicis1. » C’était se montrer bien sévère, surtout dans une famille
où l’on n’avait jamais fait parade de beaucoup de scrupules à l’égard des
unions et des naissances irrégulières. Et Bianca, quoi qu’on pût faire,
avait porté la couronne avec le rang d’épouse légitime; un an avant de
mourir, elle avait même reçu la rose d’or du pape Sixte-Quint. Néan-
moins, le nouveau grand-duc lui tint rigueur jusqu’au delà de la tombe2.
Non seulement elle fut enterrée secrètement dans une fosse commune3,
mais encore ses portraits furent partout enlevés, et en tout endroit où
figurait son blason il fut détruit pour qu’on y substituât celui de Jeanne
d’Autriche.

Le Sénat de Venise, qui, pour complaire au grand-duc Francesco,
avait pardonné à la proscrite et lui avait posé solennellement la couronne
au front en la proclamant bien haut fille de la Sérénissime République,
mit non moins d’empressement à renier cet enfant dans sa tombe, —la
politique a de ces cruautés, — lorsqu’il eut à s’assurer l’alliance du
grand-duc Ferdinando. Il alla jusqu’à défendre que son deuil fût porté.

De nos jours, le 9 mai 1858, le chevalier Luigi Passerini, alors direc-
teur de YArchivio centrale di Slato à Florence, reçut l’ordre d’ouvrir les
cercueils qui contiennent les dépouilles des Médicis, déplacés en raison
d’un meilleur aménagement qu’on donnait à leurs tombes. Passerini
assure que les corps de Francesco et de Jeanne d’Autriche étaient à ce
point bien conservés, que les jointures étaient encore flexibles4. Tous les
autres Médicis furent retrouvés, excepté Bianca, et ainsi se vit confirmé
le récit des contemporains.

« Amata Bianca, écrivait Francesco dans le billet que nous avons
traduit plus haut, il mio rilratlo v invio..., in esso il mio chore pren-
dele ! »

Ce billet et la cire de Benvenuto rapprochent de nouveau, comme ils
sont, malgré tout, réunis dans l’histoire, ceux qu’inutilement on a voulu
séparer dans la tombe.

EUGÈNE PLON.

1. Cicogxa, Inscrizioni Veneziane.

2. Los dispositions testamentaires de Bianca furent pourtant respectées par le nou-
veau grand-duc. A don Antonio, son prétendu fils, elle laissa une partie de ses bijoiix
et trente mille écus; àBartolomeo Cappello, le surplus de ses joyaux; à son secrétaire,
cinq mille écus. Voir Cicogna, t. Il, p. 211 et 212,

3. Cette fosse, il est vrai, était située au-dossous de Sin-Lorenzo. Voir Cicogna,
t. If, p. 211.

4. Voir Ro.manin, Storia documentais, di Venezia, t. VI, p. 386, note 3.
 
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