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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 5
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Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0433

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LE CHEVAL DANS L’ART. Zjl7

il ne reste que des notes, sous forme de croquis, dans les précieux cale-
pins du maître que nous possédons à la bibliothèque de l’Institut.

L’œuvre capitale qui résumait son travail de seize années était la statue
de François Sforza. Sur ce point, les conjectures ne vont pas au delà de
quelques projets sur lesquels il est impossible de juger l’œuvre. Les
intelligentes et minutieuses recherches de M. Courajod nous apprennent
cependant que cette statue équestre était dans une pose animée. Véhé-
menter incitalus et anhelans, qui se traduit par le cabrer.

La seule preuve d’une grande composition hippique de Léonard est
son fameux carton de la bataille d’Anghiari. Il en reste un fragment connu
sous le nom de la Dispute du drapeau, assez complet pour qu’on puisse
se rendre compte de la façon dont l’éminent artiste entendait rendre
l’animal en action.

L’histoire florentine rapporte, à cette occasion, que la grande auto-
rité du maître, alors âgé de cinquante-sept ans et dans toute la pléni-
tude de son talent, se trouva, en 1501, en présence d’un antagoniste déjà
célèbre quoique jeune encore.

Michel-Ange avait vingt-sept ans lorsqu’il fut chargé de concourir,
avec Léonard de Vinci, à la décoration de la salle du conseil de la ville
de Florence, en composant comme celui-ci un sujet historique. La gra-
vure de Marc-Antoine nous fait connaître ce chef-d’œuvre représentant
des guerriers nus se baignant dans l’Arno et surpris par l’appel aux
armes. Il ne nous reste du combat d’Anghiari que l’épisode dont nous
parlions plus haut, mêlée de combattants et de chevaux, motif copié par
Rubens d’après les cartons qui, suivant le dire de Gellini, servirent de
modèles au monde entier des artistes. Ce dessin est au Louvre1.

Jamais rivaux ne se présentèrent dans la lice avec des titres artis-
tiques plus éclatants; on n’osa pas les juger, on les admira; en sorte
que chacun triompha avec l’interprétation d’un sujet accusant des apti-
tudes spéciales.

Nous avons examiné avec le plus grand soin les carnets de notes de
Léonard de Vinci; sans nul doute il a disséqué des chevaux pour con-
stater, sur place, les traces tendineuses ou musculaires du mouvement
dans leurs attaches les plus intimes. Mais, lorsque dans les documents,
bien rares maintenant, nous retrouvons l’esquisse de l’animal complet,
rien ne confirme, sur ce dessin, le soin d’une étude spéciale, et l’œuvre
du maître devient un travail d’imagination s’éloignant du vrai ; le docu-
ment n’a pas servi, il accuse seulement une simple curiosité du chercheur,

I. La Gazette a reproduit la gravure de Marc-Antoine et le dessin de Rubens.
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