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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 5
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Le Breton, Gaston: Les étoffes et les broderies, 2: collections Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0454

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438

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Fayette et Balland. Le premier brodait les figures et le second les
paysages.

Nous avons vu des portières en broderie au point avec le soleil de
Louis XIV. Sous son règne, les ouvriers brodeurs étaient attachés à la
manufacture royale des meubles de la couronne et couvraient les plus
riches étoffes de dessins à l’aiguille exécutés d’après les cartons qui leur
avaient été fournis par les élèves de Le Brun. Les portières, les rideaux
et les garnitures de sièges brodés par eux venaient compléter l’ensemble
des décorations intérieures, dans ces palais où Le Brun présidait à la
composition des plafonds et des tentures.

Les brodeurs étaient encouragés de toutes parts. L’Hermineau avait
son logement au Louvre et MM. de la Croix et Quenain travaillaient pour
la cour ; ce dernier est qualifié de fameux brodeur dans le Livre des
adresses de la ville de Paris d’Abraham du Pradel.

Au xviii6 siècle, la broderie s’était répandue partout, Bocher Tru-
meau, Jean Perreux et la Fage étaient les brodeurs à la mode.

Pour en revenir à notre époque, sous une direction aussi éclairée
que celle qui lui est donnée actuellement, la manufacture nationale des
Gobelins, en rétablissant l’atelier des brodeurs qui existait autrefois,
obtiendrait certainement des résultats excellents.

Par l’application des principes si nécessaires du dessin joints à la
simplicité des effets basés sur l’emploi d’un moins grand nombre de
nuances que celui dont dispose la palette du tapissier, l’aspect général
des couleurs y gagnerait et le caractère même de l’œuvre.

Il y aurait là une initiative à prendre dont les résultats ne tarde-
raient pas à être profitables à tout le monde, par le goût qui présiderait
à la direction des travaux et se répandrait ensuite au dehors. Ce goût a
toujours ôté en France une des qualités brillantes de la nation ; au mo-
ment même où les autres pays s’efforcent de le propager chez eux, il ne
faut négliger aucun moyen de le développer chez nous.

GASTON LE BRETON.
 
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