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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 28.1883

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Nr. 5
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Havard, Henry: L' exposition d'Amsterdam, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24260#0456

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nos confrères déclarait récemment que les beaux-arts n’étaient pas repré-
sentés à l’exposition d’Amsterdam.

Si la peinture, la sculpture, la gravure et l’architecture étaient quel-
que peu difficiles à découvrir, il faut leur rendre cette justice qu’une fois
découvertes, rien ne yenait gêner leur étude ni interrompre leur con-
templation. Les divers pays exposants se succédaient avec régularité et
la disposition des salles ne prêtait à aucune espèce de confusion. Il n’en
était pas de même pour les arts de l’ameublement, qui se trouvaient quel-
que peu confondus avec les industries les plus diverses, et qui, dans
chaque section, étaient naturellement enveloppés par une foule de pro-
ductions dont la conception et l’exécution n’avaient rien assurément à
démêler avec l’art.

Au milieu de la grande nef, une série de pavillons disposés en bel
ordre résumaient, en outre, ce que les principaux d’entre les pays expo-
sants avaient considéré à tort ou à raison comme la note la plus haute
et la plus distinguée de leur « pouvoir » industriel. La Hollande, patrie
de Wynand Focking, symbolisée par l’onctueuse éloquence de son inou-
bliable curaçao, s’était personnifiée par un pittoresque trophée de bou-
teilles pleines de promesses. La Belgique avait cherché son expression
dans ses bronzes, la pacifique Allemagne dans cette métallurgie bruyante
à laquelle la maison Krupp doit sa célébrité, et la France, la plus re-
muante des nations, à ce qu’on affirme, avait réuni, dans son pavillon des
arts décoratifs, les chefs-d’œuvre délicats de notre êbénisterie contempo-
raine.

L’admirable porte de Henri Fourdinois formait le fond de ce pavillon,
où son joli cabinet et sa table à cariatides alternaient heureusement avec
les meubles et les bronzes de MM. Beurdeley et Dasson. Une tenture à la
fois sobre et distinguée, des rideaux d’une richesse peu commune, un
plafond transparent, d’où descendait un jour doucement tamisé par des
vitraux de couleur, complétaient heureusement la décoration de ce sanc-
tuaire agencé avec un goût irréprochable. Il ne faut donc pas être surpris
que le jury international, en se trouvant tout à coup au milieu de pareilles
richesses, se soit laissé aller à témoigner publiquement de son admiration
pour les arts mobiliers de la France.

11 n’est pas un de nos lecteurs qui ne connaisse déjà la scène vrai-
ment touchante à laquelle je fais allusion, car nos journaux l’ont enre-
gistrée avec empressement, comme un témoignage précieux de notre
indiscutable supériorité. Néanmoins je tiens à la rappeler ici, ôtant de
celles qu’on peut évoquer sans crainte.

Les jurés de la classe 24, dont la compétence s’étendait à tout l’ameu-
 
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