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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 1
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Michel, Émile: Gérard ter Borch et sa famille, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0060

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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de chevaux dessinés pour elle par Gérard, d’un trait aussi juste
qu’élégant. Il nous a donc paru curieux de relever ce détail qui nous
fournit une nouvelle preuve de la diversité des aptitudes de l’artiste
et de la souplesse de son talent.

Gérard ne devait pas borner à l’Angleterre ses pérégrinations.
Après les récentes découvertes qui sont venues confirmer la plupart
des informations que Houbraken nous avait laissées sur lui, il n’y a
pas trop lieu de suspecter ce que celui-ci nous dit des autres voyages
de l’artiste en Italie, en France et en Espagne. Cependant la date
qu’il faut assigner à son séjour en Italie et ce séjour lui-même, en l’ab-
sence d’une preuve bien décisive, demeurent jusqu’à présent assez
douteux. M. Moes croit en avoir trouvé la trace à la date de 1641. Deux
petits portraits peints à l’huile sur des médaillons ovales dont Ter
Borch serait l’auteur et qui appartiennent à AI. J. P. Six lui semblent
donner quelque vraisemblance à cette hypothèse. Ces portraits, exé-
cutés tous deux à Rome, non pas en 1640 comme le dit une inscrip-
tion placée au revers, mais bien en 1641, représentent, l’un, Jean Six,
âgé alors de vingt-trois ans, coiffé d’un chapeau noir et vêtu d’un
habit rouge, — c’est dans un costume pareil que Rembrandt devait le
peindre une vingtaine d’années plus tard, — et l’autre, une jeune
fille, alors aimée du futur époux de Alarguerite Tulp, mais dont le nom
est resté inconnu h A mon dernier passage à Amsterdam, AI. Six fils,
avec une affabilité qui est de tradition dans cette maison hospitalière,
voulut bien attirer mon attention sur ces deux portraits, en m’exposant
les raisons diverses qui pouvaient appuyer ou infirmer cette attri-
bution à Ter Borch. J’avoue, pour ma part, que l’exécution effacée,
mais correcte, de ces deux miniatures ne me paraît pas avoir un
caractère assez net pour qu’il soit possible d’en déterminer l’auteur,
en admettant qu’elles soient l’œuvre d’un même artiste, ce qui, à
mon avis, pourrait aussi faire question. Dans un autre petit portrait
du professeur C. Barlœus, portrait peint par Ter Borch, près de
quatre ans après, et qui se trouve dans une des salles de l’Université,
à Amsterdam, la touche me semble plus franche, plus animée et les
cheveux surtout sont traités avec plus de finesse. Alais peut-être
l’intervalle qui sépare les œuvres en question suffirait-il à expliquer
cette différence. Quoi qu’il en soit, dans l’état actuel des choses, il
serait, je le crois, aventureux de se prononcer d’une manière absolue

1. Les initiales de cette belle : H. T., nous ont été seules révélées, croit-on, par
une pièce de vers insérée dans un recueil de poésies contemporaines : Versclieyde
Nederduijtsche Gedichten, Amsterdam, 1651.
 
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