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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0387

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BIBLIOGRAPHIE

Paul Baudry, sa vie et son œuvre

Par M. Charles Ephrussi1.

i la vie et l’œuvre de Paul Baudry n’avaient pas déjà été étudiés à maintes
reprises dans la Gazette des Beaux-Arts, le somptueux et définitif ou-
vrage que vient de faire paraître M. Charles Ephrussi nous fournirait
une occasion toute naturelle de retracer ici la carrière de l’illustre
peintre. Nous n’avons pas à revenir sur ce qui a été dit et bien dit par des plumes
autorisées. On nous permettra, cependant, d’indiquer en quelques mots ce qui,
à nos yeux, constitue l’un des principaux attraits du beau travail que M. Ephrussi
a consacré à la mémoire de son ami.

Ce qui nous touche particulièrement en lisant ces pages écrites d’une main si
émue, c’est d’y retrouver partout vivantes l’âme et la personnalité de l’artiste.
« Ce livre, dit en commençant M. Ephrussi, est la vie de Paul Baudry racontée
par ses lettres et par ses œuvres. » Et, de fait, l’auteur, avec une modestie et un
tact qui lui font le plus grand honneur, s’est effacé le plus possible pour laisser la
parole au grand peintre, de façon qu’il se présentât lui-même au lecteur, « dans
toute la vérité de son caractère, sans dissimulations, sans retouches complaisantes »,
tel que ses intimes l’ont connu, tel qu’il était.

Baudry était un mélancolique et un silencieux. D’un caractère plein de réserve,
de modestie, presque taciturne, il se livrait peu, sauf à quelques intimes. C’est
dans les lettres qu’il écrivait à son frère Ambroise, à quelques compagnons d’en-
fance, à quelques camarades de la Villa Médicis ou à quelques amis de la dernière
heure que se montre sa belle âme tendre et généreuse ; c’est dans sa correspondance
qu’il aimait à épancher ses sentiments d’une sensibilité ri fine, si délicate; c’est
là que se révèle sous un jour imprévu, parfois éclatant, sa nature d’artiste, une
des plus attachantes qui se puisse rencontrer. Sans être celles d’un écrivain au
sens propre du mot, ses lettres sont du moins bien françaises par l’élégance
exquise du tour, le prime-saut de l’idée, la vivacité du trait; supérieures à celles
de Delacroix par l’originalité et la liberté des aperçus, moins débordantes d’images

1. Paris, Ludovic Baschet, 1 vol. in-8° de 328 pages, illustré de nombreuses gravures
dans le texte et hors texte.
 
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