Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Pératé, André: Correspondance d'Italie: les nouvelles promenades de Rome; la galerie des candélabres au Vatican, et l'abside de Saint-Jean de Lateran
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0289

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE D’ITALIE

LES NOUVELLES PROMENADES DE ROME. — LA GALERÏE DES CANDÉLABRES AU VATICAN,
ET L’ABSIDE DE SAINT-JEAN DE LATERAN.

Rome a fait un pas de plus vers le
progrès : elle éclaire sa place Colonna,
le centre du Corso, à l’électricité. Cela
étonne aujourd’hui, et déplaît à beau-
coup, pour qui c’est une phase nouvelle
de la destruction; mais qu’a-t-on dû
penser autrefois, quand le gaz a illu-
miné la ville ? La destruction réelle
n’est pas là; elle est dans cet élargis-
sement absurde de rues glaciales en
hiver, torrides en été, dans cette accu-
mulation frénétique de bâtisses encom-
brantes, d’énormes casernes d’un style
insupportable. Partout on abat pour
reconstruire. Le Ghetto est en voie de
civilisation; il n’existe déjà plus qu’à
moitié; encore ne faut-il pas le pleurer
outre mesure. La célèbre via Rua disparaît. Près du vieux pont des Quattro Capi,
on ne voit plus qu’un amas de plâtras mêlés de loques de papier, et des pans de
mur d’une propreté douteuse. Au grand jour, maintenant, ces tanières pittoresques
de juifs ont l’air hideux. C’est fini, on n’aura plus le charme de se perdre dans les
ruelles enchevêtrées, de se glisser sous quelque arcade du moyen âge, pour décou-
vrir un débris de colonne antique, un escalier grimpant dans le coin d’une étroite
cour, avec un tas d’immondices, et toute une vermine de petits êtres déguenillés.
C’est fini, fermons les yeux.

Du haut du Pincio, désormais, on distingue à peine le château Saint-Ange; les
Prati di Castello le couvrent. Ce nouveau quartier, qui s’est fait en deux ans, qui
a ses rues bien alignées et son -régime d’omnibus, qui aura bientôt un pont spécial,
cette cité ouvrière, banale et prétentieuse, est décidément la honte de Rome.

On a peu travaillé, ces mois-ci, au piédestal du Victor-Emmanuel capitolin ; on
n’a pas touché au Forum, et il semble qu’on se résigne à le laisser tranquille pour
un temps. L’effort va autour de Rome, hors des portes; on a construit au peuple
romain plus de maisons qu’il n’en voulait; il lui faut des promenades, si les villas
 
Annotationen