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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Le maître aux banderoles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0483

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1

LE MAITRE AUX BANDEROLES

iter le Maître aux banderoles, c’est rappeler aussi un vaste ensemble
d’études que tout rend estimables, hormis la précision. Il faut bien,
au bout du compte, se rendre à l'évidence que notre savoir, en ce qui
concerne les débuts de la gravure, se complique encore des plus graves
incertitudes. Question d’archéologie, en même temps que question
d’art, cette recherche a donné naissance à un monde de travaux ingénieux dans
lesquels tout semble acceptable pour étayer la fragilité des systèmes dont le défaut
de sources écrites suffit à expliquer la possibilité. Aussi, est-ce chose courante dans
le domaine de l’iconographie, que la persistance à réfuter les vues antérieures
aille de pair avec le zèle que l’on apporte à soutenir les siennes propres. Dernier
venu, le Dr Lelirs a eu ce privilège de pouvoir vaincre les difficultés semées sur sa
route par le simple secours de preuves dont l’éloquence suffit à ruiner les sys
tèmes les plus ingénieusement échafaudés. L’importance du Maître aux banderoles
dans l'histoire de la gravure, n’est plus à démontrer. Datant une de ses pièces de
1464, il figure, dès lors, en première ligne parmi les primitifs, et nous nous
sommes autorisés naguère de cette circonstance pour le montrer — exemple jus-
qu’à ce jour unique dans l'histoire de la gravure — reproduisant par le burin
une œuvre de Rogier van der Weyden, du vivant même de ce peintre fameux.

Certes, il y a loin de là à élever le Maître de 1464 au rang de graveur habile.
L’on pouvait toutefois, faisant la part des maladresses, peut-être attribuables à
l’inexpérience d’un procédé récent, lui concéder des qualités d’invention et surtout
d’initiative, sans perdre de vue que déjà Renouvier faisait connaître qu’un alphabet
grotesque, celui précisément où figure l’année 1464, se borne à reproduire par le
burin, une série de compositions vulgarisées précédemment par la xylographie.

N’a-t-il pas semblé légitime, d’ailleurs, à certains iconographes, mis en pré-
sence de deux compositions similaires, de faire honneur de l’invention à celui des
deux auteurs dont l’archaïsme était le plus apparent? En dépit d’appels à la pru-
dence, partis de haut, on a vu, comme le fait observer Galichon, des iconographes
de valeur déserter la cause du beau dans leur désir de triompher de l’inconnu, et
l’on peut se dispenser de remettre en mémoire la controverse qui prit naissance
à propos de l’exhumation d’une seconde planche des armoiries de Bourgogne, dont
l’excessive faiblesse fut invoquée comme une démonstration d’antériorité.

1. Max Lehrs, Der Meister mit den Banderollen ; ein Beitrag zur Geschichte des altesten
Kupferstiches in Deutschland. Dresde, 1886, 36 pp. gr. in-4°.
 
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