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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 1
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Bapst, Germain: Le Sancy et le Miroir de Portugal, 1: les diamants de la couronne
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

deux en table et deux en cabochons; de cinq espinelles aussy en
cabochon; ledict carcan estant dans son estuy de velours vert doublé
par le dedans de satin blanc, estimé à la somme de cent trente
mille livres ».

Suivant autre acte du 4 décembre 1647, la reine remit au duc
« pour seureté et nantissement des sommes prêtées, deux grands
dyamants, l’ung en forme de cœur appelé le Grand Sancy, et l’autre
en table appelé le Miroir de Portugal1 ».

Par un troisième acte en date du 23 mars 1654 2, le roi et la reine
d’Angleterre reconnaissaient devoir au ducd’Épernon : 197,556 livres,
prêtées en diverses fois, et exigibles à première réquisition.

Mais le duc d’Epernon craignait de ne pas être remboursé.

Par une belle matinée (19 mai 1654) un sergent à verge au
Châtelet de Paris, le sieur Larmonnier, se présentait, une feuille de
papier timbré à la main, à la porte du Palais-Royal, par la rue Saint-
Honoré, et requérait les gardes de l’introduire sur-le-champ auprès
de la reine de la Grande-Bretagne et d’Irlande. Un planton mena le
sergent dans la chambre où se tenait la reine, et Larmonnier somma
Henriette-Marie, en lui remettant l’exploit, de payer le principal et
les intérêts.

« Ladicte dame royne répondit qu’Elle n’estoit pas en pouvoir de
ce faire, ayant depuis longtemps faict son possible pour emprunter
deniers sur lesdicts diamants (donnés en gage), lesquelles elle n’a pu
vendre ni trouver personne qui les put acheter à cause de leur grant
prix et désirant se libérer des intérêts desdictes sommes principales;
icelle dame royne » a adjouté « qu’elle avoit proposé audict duc
d’Epernon de lui abandonner lesdicts diamans pour la somme de
360,000 livres, à laquelle ils ont été prisés et estimés par joailliers
et aultres personnes à ce connaissant, auxquelles elle les a faict voir
et estimer. »

1. La minute de cet acte, qui aurait dù se trouver parmi celles qui sont en la
possession de M6 Chevillard, notaire à Paris, successeur de Me de Beaufort, ainsi
qu’il résulte de l'inscription qui figure sur le répertoire de cet officier public, paraît
avoir été brûlée dans un incendie. Il nous a donc été impossible de la voir.

Il est probable que le carcan, décrit plus haut, fut retiré des mains du duc
d’Épernon par la reine d’Angleterre, en même temps que le Sancy et le Miroir de
Portugal étaient donnés en nantissement. On peut s’en convaincre par la mention,
apposée en marge de la minute de 1646, d’une quittance dressée par Lefouyn et
de Beauvais, du 19 mai 1657, dont il sera ci-après parlé.

2. Au rang des minutes dudit Me Chevillard.
 
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