LA SCULPTURE ANTIQUE AU BRITISH MUSEUM.
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tard, l’architecte du nouveau temple ait respecté le principe de cette
décoration, et qu’au grand étonnement des archéologues, M. Wood
ait retrouvé ces admirables hases de colonnes ornées de bas-reliefs
qui font l’ornement de la salle d’Ephèse. Une autre série de bas-
reliefs paraît provenir de la corniche du temple de Chersiphron :
c’est une sorte de frise, malheureusement très mutilée, et repré-
sentant des personnages. Le revers offre une courbe analogue à celle
du couronnement de la corniche dans le temple le plus récent; mais
ici, l’architecte a remplacé la frise de personnages par des palmettes
et des rinceaux, plus conformes aux règles de l’architecture ionique.
On jugera mieux de la valeur de ces bas-reliefs quand le conservateur
actuel des antiquités, M. Murray, aura donné suite à son projet et
les aura disposés dans un ordre méthodique. Mais on reste frappé
de l’élégance et de la délicatesse de travail que dénotent certains
morceaux.
Nous ne pouvons que signaler les statues isolées qui trouvent
place dans la salle grecque archaïque, comme la figure virile du
type de l’Apollon d’Orchomène, provenant sans doute de Béotie Q
et l’Apollon Choiseul-Gouffier, excellente copie d’un original grec
du premier quart du ve siècle2. Le superbe taureau de marbre,
donné au musée par lord Hillingdon, et qui décorait sans doute un
monument funéraire athénien, est une œuvre de pur style attique,
d’une étonnante largeur de modelé3. Mais nous avons hâte d’arriver
à un groupe de sculptures dont le British Muséum possède seul une
aussi imposante série : ce sont les marbres lyciens.
1Y.
Lorsque Ch. Fellows s’engageait, en 1838, dans les contrées
montagneuses qui forment le massif de la Lycie, ce pays était encore
une terre inconnue. On ignorait la civilisation et l’art de ce peuple
lycien, qui n’était pas grec d’origine et défendit longtemps contre
les influences helléniques ses usages et sa langue nationale. Parmi
les villes très nombreuses qui peuplaient toute la région du littoral,
depuis le golfe Glaucos jusqu’aux confins de la Pamphylie, une des
plus riches était Xanthos, celle-là même qui a fourni à M. Fellows
1. Voir Arch. Zeitung, 1882, pl. IV.
2. Journal of hellenic studies, Atlas, pl. IV.
3. Michaelis, Ancient marbles in Great Britain, p. 301, et Journal of liellenic
studies, 1885, p. 32, pl. G.
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tard, l’architecte du nouveau temple ait respecté le principe de cette
décoration, et qu’au grand étonnement des archéologues, M. Wood
ait retrouvé ces admirables hases de colonnes ornées de bas-reliefs
qui font l’ornement de la salle d’Ephèse. Une autre série de bas-
reliefs paraît provenir de la corniche du temple de Chersiphron :
c’est une sorte de frise, malheureusement très mutilée, et repré-
sentant des personnages. Le revers offre une courbe analogue à celle
du couronnement de la corniche dans le temple le plus récent; mais
ici, l’architecte a remplacé la frise de personnages par des palmettes
et des rinceaux, plus conformes aux règles de l’architecture ionique.
On jugera mieux de la valeur de ces bas-reliefs quand le conservateur
actuel des antiquités, M. Murray, aura donné suite à son projet et
les aura disposés dans un ordre méthodique. Mais on reste frappé
de l’élégance et de la délicatesse de travail que dénotent certains
morceaux.
Nous ne pouvons que signaler les statues isolées qui trouvent
place dans la salle grecque archaïque, comme la figure virile du
type de l’Apollon d’Orchomène, provenant sans doute de Béotie Q
et l’Apollon Choiseul-Gouffier, excellente copie d’un original grec
du premier quart du ve siècle2. Le superbe taureau de marbre,
donné au musée par lord Hillingdon, et qui décorait sans doute un
monument funéraire athénien, est une œuvre de pur style attique,
d’une étonnante largeur de modelé3. Mais nous avons hâte d’arriver
à un groupe de sculptures dont le British Muséum possède seul une
aussi imposante série : ce sont les marbres lyciens.
1Y.
Lorsque Ch. Fellows s’engageait, en 1838, dans les contrées
montagneuses qui forment le massif de la Lycie, ce pays était encore
une terre inconnue. On ignorait la civilisation et l’art de ce peuple
lycien, qui n’était pas grec d’origine et défendit longtemps contre
les influences helléniques ses usages et sa langue nationale. Parmi
les villes très nombreuses qui peuplaient toute la région du littoral,
depuis le golfe Glaucos jusqu’aux confins de la Pamphylie, une des
plus riches était Xanthos, celle-là même qui a fourni à M. Fellows
1. Voir Arch. Zeitung, 1882, pl. IV.
2. Journal of hellenic studies, Atlas, pl. IV.
3. Michaelis, Ancient marbles in Great Britain, p. 301, et Journal of liellenic
studies, 1885, p. 32, pl. G.