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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: L' art dans les Flandres avant le XVe siècle, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0177

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162

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

et de bonnes créances. Cet épicier était un personnage important.

Enfin un imagier, qui n’était autre d’ailleurs que le sculpteur en
titre de Philippe de Bourgogne, Jean de Manreville, qui exécuta la
tombe de Charles Y dans la cathédrale de Rouen et qui commença
les travaux de la Chartreuse de Dijon, pendant lesquels il mourut,
en 1389, possédait aussi une armure. Nous le savons parce que son
seigneur et maître l’acquit afin de la donner à son canonnier en titre,
qui était avant tout un fondeur.

Puisque nous parlons d’armes, citons immédiatement l’inventaire
de Raoul de Nesles, connétable de France, fait en 1302. Ses armes
offensives et défensives et les harnais de ses chevaux y sont décrits
avec quelques détails qui permettent de se rendre compte de ce
qu’était l’adoublement d’un chevalier à cette époque de transition
entre le vêtement de mailles et le vêtement de plates. Nous y voyons
que le cuir intervint d’abord pour certaines pièces que, sur les effigies
tumulaires, l’on croirait de fer tout d’abord, et qui plus tard en furent
faites.

Il en est de même dans le très important inventaire du comte de
Flandre, en 1322, où toutes les pièces de ses adoublements, de lui et
de ses montures, sont détaillées avec soin ainsi que la mention de
leur lieu d’origine, France ou Italie.

En 1342 la transformation est accomplie, ainsi que le montre un
compte d’armnres fournies à Dhôtel d’Artois pour differents per-
sonnages.

A côté des armures de guerre, d’autres comptes nous indiquent
quel luxe le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, déployait dans
celles d’apparat. En 1374, un orfèvre lui fabrique en argent un bassinet
avec son camail et la garniture de l’épée; un autre lui livre la
courroie de vermeil de son heaume et une ceinture d’armes : cette
ceinture d'orfèvrerie, épaisse et riche, que nous montrent les monu-
ments de la fin du xive siècle.

Enfin un compte de 1301, relatif aux peintures exécutées sur les
armes, les harnais, les écus et les étendards d’un tournoi est un
témoignage du faste déployé dans ces fêtes.

ALFRED DARCEL.

(La fin prochainement.)
 
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