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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 2
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Ephrussi, Charles: His, Édouard, Les dessins d'ornaments de Hans Holbein le jeune: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0179

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164

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

aujourd’hui le mieux informé sur les moindres faits et gestes du
grand maître. Aussi ne doit-on pas s’étonner si M. His, dépassant
hardiment l’étude de Holbein, envisagé comme ornemaniste, a saisi
cette occasion de refaire la biographie du maître et de redresser
bien des erreurs échappées à ses devanciers et propagées de par
le monde.

La partie la plus nouvelle de cette préface, si substantielle en
sa brièveté, concerne les premiers travaux du plus précoce des
maîtres. Par de rigoureux rapprochements de dates, par d’ingénieuses
déductions et surtout par des comparaisons lumineuses, M. His
arrive à faire la part des œuvres d’une authenticité douteuse et de
celles dont la paternité est indiscutable. On comprendra la délicatesse
d’une pareille tâche, si l’on songe qu’il est de mode de donner à
Holbein à peu près tous les portraits du xvie siècle qui se trouvent
en Angleterre : « A une exposition nationale de portraits, organisée
à Londres en 1866, soixante-trois morceaux figuraient attribués à
Holbein, parmi lesquels neuf seulement étaient authentiques. La
proportion est la meme pour la galerie royale de Hampton-Court,
où la critique sérieuse a réduit à deux les vingt-sept originaux
prétendus du maître. »

M. His ne montre pas moins de sagacité à propos de la célèbre
Madone de la famille Meyer qui a suscité, en 1871, le fameux duel
entre Darmstadt et Dresde, prétendant Lune et l’autre à la possession
de l’unique original. Il explique fort bien comment le tableau de
Darmstadt, maltraité par des restaurateurs barbares qui s’étaient fait
un devoir d’italianiser la beauté un peu germanique de la Vierge,
a dû pendant longtemps céder le pas à la belle copie de Dresde,
exécutée avant cette maladroite restauration et remarquable par
une proportion plus harmonieuse entre l’architecture et le groupe
des personnages.

M. His fournit encore des présomptions, sinon des preuves, en
faveur d’un voyage d’Holbein en Lombardie, dans les années 1517-18.
Le point de départ de sa séduisante argumentation est le portrait de
Boniface Amerbach (1519) : « Le progrès, par comparaison avec les
portraits de 1516, est tel que l’on s’étonnerait avec raison que
Holbein, occupé de travaux vulgaires dans la petite ville de Lucerne b

1. Il était employé à décorer de peintures la façade et l’intérieur de la maison
de l’avoyer Itertenstein, maison malheureusement détruite en 1824 pour faire
place à une nouvelle construction. A peine laissa-t-on, au moment de la démolition,
le temps nécessaire pour copier ces précieuses peintures.
 
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