LA RENAISSANCE AU MUSÉE DE BERLIN.
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On attribue généralement les succès de sa récente renommée aux
acquisitions nouvelles qui ont été faites dans ces dernières années ;
mais en cela on n’a pas tout à fait raison ; bien d’autres causes
essentielles ont contribué à produire ce résultat. En modifiant com-
plètement la construction, on a créé de vastes salles, éclairées par
le haut, suffisantes pour les grandes toiles, et pour les petites pein-
tures on a aménagé des pièces de moindre dimension, éclairées sur
les côtés, dont la disposition et la décoration sont favorables aux
tableaux, tout en restant simples et sobres. On a apporté le plus
grand soin au placement des toiles dans les différents salons. Dans
ce classement on n’a pas craint démériter le reproche, qu’on adresse
ordinairement aux Allemands à l’étranger, d’être par trop théoriciens
et systématiques, même en fait de peintures.
Les salles forment deux parties presque égales en quantité, dont la
première est occupée par les Ecoles germaniques, la seconde par les
Ecoles italiennes, les unes et les autres rangées par ordre chrono-
logique. Ce système, toutefois, n’a pas été poussé à l’extrême ; car on
s’est avant tout préoccupé, en classant les tableaux, de produire un
effet d’ensemble harmonieusement agréable. On s’est efforcé d’arriver
à ce résultat, que chaque surface murale fit l’effet d’un seul panneau;
on a cédé aux exigences d’une certaine symétrie dans la disposition
des œuvres se faisant pendants, tout en tenant un certain compte delà
variété des contrastes dans la nature des sujets aussi bien que dans
le ton et la couleur des toiles. Dans les grandes collections publiques,
isoler en quelque sorte les toiles les unes des autres par le contraste
est le seul moyen d’éviter l’impression de monotonie et de fatigue
que causent toujours d’aussi vastes emmagasinements de tableaux.
Sans doute la disposition des galeries présente encore certains
inconvénients, même depuis la reconstruction du bâtiment. Le plus
sérieux est, sans aucun doute, le manque de développement. Bien
que, depuis douze ans environ, la moitié des toiles, qui étaient
exposées dans les galeries, en aient été enlevées et transportées pour
la plupart dans les musées de province, il a fallu néanmoins, dans
presque toutes les salles, serrer les tableaux les uns contre les autres
et les faire monter jusqu’aux corniches. Et cependant, les magasins
sont encore remplis de peintures intéressantes des différentes Ecoles.
11 convient de remarquer que si la disposition des salles n’est
pas toujours ce qu’elle devrait être, c’est que, dans la reconstruc-
tion, on a été gêné par les anciens murs. Les salles sont trop
régulières, trop uniformes et ne présentent pas assez de variété dans
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On attribue généralement les succès de sa récente renommée aux
acquisitions nouvelles qui ont été faites dans ces dernières années ;
mais en cela on n’a pas tout à fait raison ; bien d’autres causes
essentielles ont contribué à produire ce résultat. En modifiant com-
plètement la construction, on a créé de vastes salles, éclairées par
le haut, suffisantes pour les grandes toiles, et pour les petites pein-
tures on a aménagé des pièces de moindre dimension, éclairées sur
les côtés, dont la disposition et la décoration sont favorables aux
tableaux, tout en restant simples et sobres. On a apporté le plus
grand soin au placement des toiles dans les différents salons. Dans
ce classement on n’a pas craint démériter le reproche, qu’on adresse
ordinairement aux Allemands à l’étranger, d’être par trop théoriciens
et systématiques, même en fait de peintures.
Les salles forment deux parties presque égales en quantité, dont la
première est occupée par les Ecoles germaniques, la seconde par les
Ecoles italiennes, les unes et les autres rangées par ordre chrono-
logique. Ce système, toutefois, n’a pas été poussé à l’extrême ; car on
s’est avant tout préoccupé, en classant les tableaux, de produire un
effet d’ensemble harmonieusement agréable. On s’est efforcé d’arriver
à ce résultat, que chaque surface murale fit l’effet d’un seul panneau;
on a cédé aux exigences d’une certaine symétrie dans la disposition
des œuvres se faisant pendants, tout en tenant un certain compte delà
variété des contrastes dans la nature des sujets aussi bien que dans
le ton et la couleur des toiles. Dans les grandes collections publiques,
isoler en quelque sorte les toiles les unes des autres par le contraste
est le seul moyen d’éviter l’impression de monotonie et de fatigue
que causent toujours d’aussi vastes emmagasinements de tableaux.
Sans doute la disposition des galeries présente encore certains
inconvénients, même depuis la reconstruction du bâtiment. Le plus
sérieux est, sans aucun doute, le manque de développement. Bien
que, depuis douze ans environ, la moitié des toiles, qui étaient
exposées dans les galeries, en aient été enlevées et transportées pour
la plupart dans les musées de province, il a fallu néanmoins, dans
presque toutes les salles, serrer les tableaux les uns contre les autres
et les faire monter jusqu’aux corniches. Et cependant, les magasins
sont encore remplis de peintures intéressantes des différentes Ecoles.
11 convient de remarquer que si la disposition des salles n’est
pas toujours ce qu’elle devrait être, c’est que, dans la reconstruc-
tion, on a été gêné par les anciens murs. Les salles sont trop
régulières, trop uniformes et ne présentent pas assez de variété dans