Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Bapst, Germain: Le Sancy et le Miroir de Portugal, 2: les diamants de la couronne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0266

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
244

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

la couronne : le Pitt, le Sancy, le Régent1 ». En 1739 2, à un bal
donné à Versailles, de même qu’au mariage d’Elisabeth de France,
la reine Marie Leczinska portait un collier avec le Sancy en pende-
loque. Lorsque Marie-Antoinette devint reine de France, elle le
porta en diverses parures et sans monture, pour pouvoir en changer
plus facilement3.

Le Miroir de Portugal fut compris dans le travail de taille, accom-
pli avant l’inventaire de 1774, car son poids n’y figure plus que
pour 21 k. au lieu de 25 k. 3/8 4.

Avec la Révolution, les diamants de la couronne sont dispersés :
ce qu’une assemblée a voté, une bande de brigands se charge de
l’exécuter, à main armée, au centre de Paris, pendant huit jours
consécutifs 5. Le Sancy et le Miroir de Portugal sont volés : le premier
se retrouve, en 1809, en Espagne, pour passer depuis dans la famille
Demidoff et rester, depuis 1867 jusqu’à ce jour, à la disposition des
acquéreurs. Le Miroir de Portugal disparaît complètement et aujour-
d’hui les membres de la Commission des diamants de la couronne
semblent ignorer jusqu’à son nom.

Ce n’est pas à nous qu’il appartient de rechercher si le Miroir de
Portugal est encore dans le Trésor de la couronne et si l’Etat est en
droit et en pouvoir de se faire restituer les objets qui lui ont été volés.

Puissent ces lignes, au moment où les diamants de la couronne
vont être dispersés par une vente, comme ils l’ont été par un vol à la
fin du siècle dernier, aider la postérité à se souvenir d’une collection
célèbre que la monarchie avait laissée à la France.

1. Mémoires de Dufort, comte de Cheverny, introducteur des ambassadeurs
sous Louis XV, page 238.

2. Dufort semble ignorer que le Pitt et le Régent ne faisaient qu’un seul et
même diamant.

3. Mercure de France, 1739, février, page 385.

4. Voir le même inventaire. En 1788, le Sancy et le Miroir de Portugal faisaient
partie de l’article 18, « concernant les diamants, brillants, roses et demi-brillants
de la couronne, employés dans les parures de la reine ». Mais l’inventaire en
question, comme celui de 1791, ne nous donne aucune indication sur l’emploi de
ces brillants, qui avaient dù être d’ailleurs souvent modifiés.

5. Voir le travail si remarquable et si intéressant que notre ami M. Édouard
Drumont a publié, dans la Revue de la Révolution, sur le vol de 1792.

GERMAIN BAPST.
 
Annotationen