Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Hamel, Maurice: Exposition de tableux de maîtres anciens au profit des inondés du midi
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0274

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
252

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

merveille de coquetterie enjouée, de chaste séduction. Plus insai-
sissable encore est le charme d’un autre Portrait de femme qui méritait,
à coup sûr, une meilleure place. Exécuté dans une gamme claire,
robe blanche, rubans cerise, soie bleu tendre, chevelure blonde tirant
sur le roux, on l’entrevoit dans la vaporeuse indécision du rêve.

Au défaut des fantaisies violentes et des rêveries symboliques,
l’école française qui habite les régions moyennes a ses qualités
propres, observation précise, composition réfléchie, toutes les grâces
de l’imagination et la plus humaine poésie.

La question controversée des frères Lenain est à l’ordre du jour.
La Chronique des arts publiait récemment un intéressant article où
l’on distinguait avec plus de précision qu’on ne l’avait fait encore
les manières diverses et les qualités des trois frères. Yoici qu’un
nouveau problème, déjà discuté mais non résolu, se pose pour les
connaisseurs : un tableau désigné au catalogue sous le titre d’Assemblée
de notables, attribué jadis à Van der Helst, se présente aujourd’hui
sous le nom collectif de Lenain. Dès l’année 1874, une notice insérée
dans la Chronique l’avait revendiqué pour un des frères, arguant
surtout de son analogie avec le Corps de garde de l’ancienne galerie
Pourtalès. Pourtant des juges compétents suspendent leur jugement,
d’autres pencheraient à reconnaitre dans ce tableau l’œuvre d’un
maître hollandais. C’est dire qu’il n’y a de raisons décisives ni pour
ni contre et qu’il serait téméraire de vouloir trancher la question. 11
est regrettable qu’on n’ait pas réservé une meilleure place à l’objet
de cette controverse. Hollandais ou français il la méritait à tous
égards. Trop loin des regards, bien des détails de facture échappent
à l’observation la plus attentive. On est presque réduit à juger d’après
l’impression qui est un critérium peu sûr.

C’est un tableau, de conversation et de conversation sérieuse. Sept
personnages groupés autour d’une table, et diversement occupés,
sont reliés cependant par une certaine harmonie de gravité et de
réflexion. L’un d’eux tient une mandoline et semble expliquer quelque
chose, un autre, la plume en main, est au moment d’écrire : ceux-ci,
debout discutent, ceux-là écoutent immobiles. Réunion de savants,
dit la notice de 1874 ; on y reconnaîtrait volontiers des gens du
monde réunis par un goût commun de discussion sérieuse, et traitant
à ce qu’il semble quelque problème d’acoustique. Ce qui frappe dans
l’expression des têtes, c’est une contention d’esprit qui, chez quelques-

E La Gazette en publiera une gravure à l’eau-forte.
 
Annotationen