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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: L' art dans les Flandres avant le XVe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0318

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292

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

être des perroquets, car ces oiseaux, très connus dans la décoration
des étoffes du xive siècle, portent dans tous les documents le nom de
« papegeais, » dérivé de l’espagnol papagayo. L’introduction de la
poule d’Inde en Europe ne doit donc rien aux Jésuites, à qui on a
coutume de l’attribuer.

Le costume civil, celui des hommes et des femmes, et un peu aussi
celui du clergé au xme siècle et surtout au xive, est parfois indiqué
dans ses éléments principaux par les testaments, les inventaires et,
avant tout, par les comptes de dépenses des princes. Nous y voyons
que le duc de Bourgogne faisait broder ses habits et ceux de la
duchesse aussi bien par des ouvriers parisiens que par ceux de ses
bonnes villes de Flandre. Preuve que toute broderie n’est pas fla-
mande, ainsi que l’habitude est trop prise aujourd’hui de le croire.

L’état des artistes au moyen âge nous est à peu près connu. On
sait qu’il ne différait guère de celui des artisans. Les statuts des
peintres et des imagiers de Garni, en 1338, le prouvent surabondam-
ment. Il fallait être bourgeois pour entrer dans la corporation ; mais
pour la bonne exécution de l’ouvrage les prescriptions sont les mêmes
que celles de tous les autres corps de métier. De plus, lorsqu’en 1365,
le comte de Flandre retient à son service un certain maître Jehan
de Asselt, il stipule que ses gages annuels sont « pour nous ouvrer
de son mestier de pointure en notre chapelle de Gand et ailleurs, là
où il nous plaira, sans entendre à nul autre ouvrage fors au nostre,
sanz nostre consentement et congée. »

Or, ces ouvrages comprenaient une foule de choses. Ainsi Jean
d’Orléans, qui n’était pas le premier venu, car il était peintre et valet
de chambre de CharlesY,— et il pourrait bien être l’auteur du panneau
rond du Musée du Louvre : la Trinité, peint au revers des armes de
Bourgogne, et peut-être de la Communion de saint Denijs, donnée par
M. F. Reiset, qui porte sur l’hostie les lettres I. P. que nous croyons
être une signature. —ce Jean d’Orléans figure sur un compte de 1365
pour un tableau sur bois d’Irlande fourni au roi, et pour la fourni-
ture des sièges (chaères) de son sacre. Et notons qu’en 1383 il vend
au duc de Bourgogne un diptyque à volets circulaires, monté en
argent, si précieux qu’on le conserve dans un étui garni de feutre,
aux armes du duc. Les sujets qu’il représente ne sont point sans
avoir une certaine analogie avec le tondo du Louvre.

Quant à Melchior Broederlam, dont le Musée de Dijon possède
deux volets, qui le montrent peintre habile, dans le temps même où
il les exécutait, en 1385, il est employé à peindre des étendards, le
 
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