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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 4
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Essling, Victor Masséna: Études sur les Triomphes de Pétrarque, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0347

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320

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

ne constituent point un indice suffisant, les mêmes modes étant
répandues dans presque toute l’Italie; et, quant au style, il est
généralement mal précisé par ces compositions à petits personnages
où la simplicité du sujet et l’étroitesse du cadre limitaient singuliè-
rement le génie de l’inventeur. Etant donné le sujet à traiter, un
cortège processionnel se déroulant dans un espace long et rétréci,
des personnages disposés dans un ordre à peu près identique et jouant
le même rôle, il n’était guère possible de mettre dans la composition
cette originalité qui est la signature d’un maître. Nous sommes donc
obligés de nous en tenir à cette simple mention : « Œuvre florentine,
de la première moitié, environ dans le second quart, duxve siècle. »
Assurément, il existe bien d’autres représentations de ces Triomphes
où un peintre habile a su empreindre la marque de son génie; mais
c’est que le sujet pouvait être traité avec plus d’ampleur, les dimensions
du tableau étaient différentes, et l’artiste qui d’un Triomphe faisait
une composition distincte avait toute latitude pour s’y livrer aux
fantaisies de son inspiration personnelle.

Quel qu’en soit l’auteur, cette composition est d’un effet charmant.
Les groupes, habilement distribués, vivent, marchent, se parlent,
prennent part à l’action qui se déroule. Les costumes offrent une
variété très grande et de formes et de couleurs, avec des contrastes
habilement ménagés ; et, malgré la richesse d’ornementation des
vêtements, le peintre a su éviter de surcharger d’or sa composition,
ce qui aurait nui à l’ensemble en écrasant les tons les plus doux.

Les parties les plus soignées au point de vue de l’ordonnance et
du mouvement sont les groupes qui précèdent et suivent la Chasteté.
Il y a un peu plus de raideur dans la partie de gauche : l’artiste
s’est trop astreint à la lettre du poème qui fait suivre le char par
une foule de personnages placés les uns derrière les autres et
paraissant se désintéresser, pour ainsi dire, de ce qui se passe devant
eux, à l’exception de quelques-uns qui contemplent avec curiosité
l’Amour vaincu.

L’exécution, en somme, est excellente, et le peintre a témoigné,
pour son époque, d’une grande imagination et d’un remarquable
talent. Les figures sont bien traitées, les animaux et les arbres d’un
dessin très correct; la perspective même et les plans successifs sont
bien observés, sauf pour les deux comparses qui marchent à droite
du char de la Chasteté, et dont j’ai parlé plus haut.

Les personnages sont surtout remarquables par leur allure
majestueuse sans fierté et distinguée sans raideur. Ils sont bien
 
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