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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Molinier, Émile: Le trésor de Saint-Marc à Venise, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0397

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LE TRÉSOR DE SAINT-MARC.

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toutefois une exception pour l’une des principales pièces du Trésor,
la célèbre Pala d’Oro, qui a été publiée et décrite à plusieurs reprises 1,
notamment lors de sa dernière restauration en 1847 2, et par Labarte
dans son Histoire des Arts industriels 3.

La nomenclature des pièces du Trésor donnée dans un ouvrage
publié à Venise en 1847, ne peut passer pour une description; elle a
parfois la sécheresse d’un inventaire, et d’ailleurs, bien des opinions
qui y sont émises sont très discutables 4. C’est donc à un Français, à
Julien Durand, que revient l’honneur d’avoir fait le premier connaître
dans son ensemble le Trésor de Saint-Marc; je citerai souvent son
ouvrage, et s’il m’arrive de le contredire parfois, je n’aurai garde
d’oublier ce que je lui dois; aussi bien n’est-il pas toujours facile de
travailler dans les trésors d’église, où le jour fait souvent défaut et
le temps aussi, mesuré qu’il vous est avec la plus rare économie par
quelque custode plus ou moins aimable. A Venise en particulier, le
Trésor est encore aujourd’hui installé dans des conditions déplorables ;
c’était encore bien pis quand Durand écrivit son étude ; et ceux-là
seuls pourront comprendre ce qu’elle a dû lui coûter de patience,
voire même de machiavélisme, qui sont passés par le même chemin.
S’il s’est parfois trompé, je n’ai pas le courage de lui en faire un
reproche. Décrire des œuvres d’art, en lire les inscriptions, en
déterminer la date, dans une salle où l’on ne voit pas clair, c’est un
travail très chanceux et où les occasions d’erreurs ne manquent pas.

La basilique de Saint-Marc a maintenant sa monographie com-
plète et aussi splendide qu’on pouvait la rêver5; vues générales,
mosaïques, pavages, détails d’architecture et de sculptures, tout a été
reproduit avec un soin et une exactitude qui fait le plus grand
honneur au goût de l’éditeur Ongania; on peut dire que si le monu-
ment qui constitue l’une des gloires de Venise venait à périr, il

1. Par exemple dans le premier volume de l’ouvrage intitulé le Fabbnche piil
cospicue di Venezia, Venise, 1815-1820, 2 vol. in-folio.

2. G. Bellomo, La Pala d'oro dell’ I. R. patriarcale basilica di San-Marco,
Venise, 1847, in-4° avec planche.

3. Publiée de 1864 à 1866; — 2e édition, 1875, in-4°, tome III* — Labarte
avait déjà publié ce monument en 1856 dans ses Recherches sur la peinture en
émail dans l’antiquité et au moyen âge; le même auteur a donné également la
description de quelques pièces byzantines du Trésor de Saint-Marc.

4. Venezia e le sue Lagune, Venise, 1847, 2 vol. in-4°. La description du Trésor
de Saint-Marc se trouve au t. II, 2e partie, p. 68 à 89.

5. La Basilica di San-Marco in Venezia, Venise, Ongania, 1878-1886, grand
in-folio.
 
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