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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 6
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Gruyer, François-Anatole: Léonard de Vinci au Musée du Louvre, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0491

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450

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

face, dans sa grandeur profonde et mystérieuse A Pourquoi cette pré-
dilection de Léonard en faveur de la France? Parce que la France
d’il y a trois cent quatre-vingts ans eut pour Léonard une admira-
tion spéciale et des attentions particulières. Méconnu à Florence,
froidement accueilli à Rome, ayant perdu ses protecteurs à Milan, il
fut adopté par deux de nos rois, qui réparèrent les outrages de la
fortune envers lui.

I

Léonard de Vinci, à quelques années près du même âge que Luca
Signorelli, Pérugin, Sandro Botticelli, Domenico Ghirlandajo et
Filippino Lippi1 2, laisse bien loin derrière lui tous lesquattrocentisti, et
s’élance d’un vol démesurément haut vers l’avenir. N’est-il donc pas
lui-même un quattrocentista, et qu’est-ce alors au juste que les quattro-
centisti? Il faudrait cependant s’entendre, et cela n’est pas facile,
parce qu’en ces matières, la convention, l’arbitraire et la fantaisie
ont la plus grande place. Dans les questions qui tiennent à l’iiistoire
de l’art, deux et deux ne font pas quatre pour tout le monde. Certains
écrivains, par exemple, ne font partir la Renaissance italienne que
du milieu du xve siècle, tandis que d’autres — et nous sommes du
nombre •— la font remonter aux dernières années du xïne siècle, ou
tout au moins aux premières années du xive. Les uns mettent au
compte du xve siècle et appellent quattrocentisti tous les artistes nés
avant 1500 : Léonard de Vinci (1452), Michel-Ange (1474), Titien
(1477), Raphaël (1483), André delSarto (1488), Corrège (1494), aussi
bien que Luca Signorelli (1441), Sandro Botticelli (1447), Domenico

1. Nous n’entendons parler, dans ce travail, que des tableaux de Léonard. La
Cène du couvent des Grâces n’existant pour ainsi dire plus, et Y Adoration des
Mages du Musée des Offices, ainsi que le Saint Jérôme de la Galerie Vaticane,
n’étant que des ébauches, on peut dire en toute vérité que, à très peu de chose
près, le Louvre seul contient aujourd’hui Léonard. Quant aux nombreux dessins
du maître, ils sont répandus dans les grandes collections de l’Europe, et le Louvre
en a aussi sa bonne part. Les dessins de Léonard, au Louvre, mériteraient à eux
seuls une étude à part. Si nous en retenons ici quelques-uns, ce ne sera qu’inci-
demment et comme documents relatifs à nos tableaux.

2. Léonard naquit en 1452 au château de Vinci dans le val d’Arno, près Flo-
rence (Amoretti, Mem. storic. di Leonardo da Vinci, p. 13), onze ans après Luca
Signorelli, six ans après Pérugin, cinq ans après Sandro Botticelli, trois ans après
Domenico Ghirlandajo, cinq ans avant Filippino Lippi.
 
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