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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 1
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Champier, Victor: M. P.-V. Galland et l'enseignement de l'art décoratif, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de 1' enseignement simultané des trois arts )>, on a peut-être oublié
l'opposition acharnée qui fut faite à la création de son cours. 11 n'est
pas inutile de la rappeler ici.
A cette date, l'enseignement de l'Ecole des Beaux-Arts venait à
peine de subir les importantes réformes du décret de 1863 qui, en
formant les ateliers, dernier mot de la centralisation, avaient
concentré dans la main des professeurs et de l'Académie la direction
complète des études. Or, dans le programme adopté, et qui semblait
répondre aux exigences officielles les plus étendues qu'on pût con-
cevoir alors, que venait faire un cours de composition décorative?
A quoi bon, s'écrièrent en chœur les professeurs de l'Ecole, à quoi
bon un tel enseignement? N'y suffisons-nous pas? Chacun de nous ne
donne-t-il pas à ses élèves les notions spéciales à son art, de peinture
aux peintres, d'architecture aux architectes, de sculpture aux sculp-
teurs? Quel besoin de confier à un nouveau maître qui n'est, au même
degré que nous ni peintre, ni sculpteur, ni architecte, un cours spécial
de décoration, alors que chacun, de notre côté, nous en distribuons
les éléments à nos élèves, peintres, architectes ou sculpteurs? »
A cela, il eût été permis de répondre : « Non, ces leçons auxquelles
vous croyez suffire, vous ne les donnez pas ! Non, vous, professeur de
peinture, vous n'apprenez pas à vos élèves les difficultés et les
ressources de la décoration murale, l'art de varier les motifs selon le
caractère des monuments, seion la proportion et la forme des sur-
faces. Non, vous, professeur d'architecture, vous ne vous souciez pas
davantage d'enseigner comment il convient, en construisant un
monument, de prévoir le rôle destiné aux peintres et aux sculpteurs,
d'entrer avec eux en association étroite pour le choix des sujets,
la forme des ornements dont les moindres détails contribuent à
l'harmonie de l'ensemble! Et vous, sculpteurs, vous ne songez pas
non plus à dire dans vos ateliers l'importance de la partie architec-
turale dans le concert où vos élèves seront appelés à jouer un rôle,
ni comment ils doivent s'astreindre à effacer au besoin leur person-
nalité pour laisser toujours en relief le caractère de l'édifice. »
Ces difficultés auxquelles se heurta M. Galland lors de la création
de son cours de composition décorative à l'Ecole des Beaux-Arts, se
trouvent constatées dans la déposition faite par lui-même devant la
commission d'enquête sur les industries d'art en 1883. L'éminent
professeur s'exprimait ainsi : « Si, à mon arrivée à l'Ecole des
Beaux-Arts, je n'ai pas trouvé une bienveillance générale, je n'ai eu,
du moins, qu'à me louer tout d'abord de Al.Guillaume, alors directeur,
 
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