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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
aussi est en retard, sous ce rapport, l'éducation des amateurs actuels
et de messieurs les membres des commissions officielles, à qui incombe
la responsabilité des commandes artistiques et qui n'ont pas la
moindre idée des conditions d'unité et d'ordonnance qu'il faudrait
obtenir. Ce qui se passe présentement pour la décoration de l'Hôtel
de Ville de Paris est la démonstration de cette lamentable inexpé-
rience!
Des considérations qui précèdent et qu'ii est inutile d'étendre
davantage nous pouvons conclure, que si le cours de composition
décorative dont a été chargé M. P.-AA Galland, en 1873, a une si
parfaite raison d'être, on ne peut guère comprendre l'opposition
qu'il rencontra parmi les professeurs de l'Ecole des Beaux-Arts.
Cette opposition se manifesta de façon assez singulière. On refusa de
donner au cours nouveau la sanction et le prestige attribués aux
autres ateliers de l'Ecole, en décidant que les élèves de Al. Galland
ne participeraient point aux mêmes récompenses, et que leurs travaux
ne seraient pas admis à bénéficier de ce qu'on appelle des
dans l'établissement de la rue Bonaparte, c'est-à-dire des coefficients
de mérite dont le total, pour ceux qui l'obtiennent, donne droit à des
médailles. C'était dire aux élèves : « Suivez, si bon vous semble, les
leçons de Al. Galland; mais le conseil supérieur de l'Ecole ne vous
en tiendra aucun compte. » Le résultat était facile à prévoir. Peu
disposés à suivre un enseignement auquel on les incitait de si étrange
façon, et qui se présentait comme un supplément de travail sans com-
pensations honorifiques, les jeunes gens se gardèrent bien de tout
zèle. Ils désertèrent le cours de Al. Galland à qui mieux mieux, et le
professeur ne put réunir qu'un très petit nombre d'élèves qui n'eurent
pas d'ailleurs à se repentir de leur ténacité, car en écoutant les
conseils d'un tel maître, en s'assimilant ses préceptes, en se laissant
guider par ce vaillant artiste, ils se signalèrent bientôt dans tous les
concours spéciaux que l'Etat organise pour le prix de Beauvais et
pour le prix de la manufacture de Sèvres. Lauréats, ils trouvèrent
ainsi une récompense autrement lucrative que leurs camarades qui
avaient délaissé un cours non accompagné de l'appàt des médailles.
Parmi ces élèves, il faut citer, parmi les plus brillants, le fils du
peintre, AI. Jacques Galland, Al. Edme Couty, aujourd'hui professeur
à l'Ecole nationale des arts décoratifs de Nice, A1AI. Claude Galland,
Aloreau, etc., qui, tout jeunes encore, ont remporté déjà les succès
les plus flatteurs.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
aussi est en retard, sous ce rapport, l'éducation des amateurs actuels
et de messieurs les membres des commissions officielles, à qui incombe
la responsabilité des commandes artistiques et qui n'ont pas la
moindre idée des conditions d'unité et d'ordonnance qu'il faudrait
obtenir. Ce qui se passe présentement pour la décoration de l'Hôtel
de Ville de Paris est la démonstration de cette lamentable inexpé-
rience!
Des considérations qui précèdent et qu'ii est inutile d'étendre
davantage nous pouvons conclure, que si le cours de composition
décorative dont a été chargé M. P.-AA Galland, en 1873, a une si
parfaite raison d'être, on ne peut guère comprendre l'opposition
qu'il rencontra parmi les professeurs de l'Ecole des Beaux-Arts.
Cette opposition se manifesta de façon assez singulière. On refusa de
donner au cours nouveau la sanction et le prestige attribués aux
autres ateliers de l'Ecole, en décidant que les élèves de Al. Galland
ne participeraient point aux mêmes récompenses, et que leurs travaux
ne seraient pas admis à bénéficier de ce qu'on appelle des
dans l'établissement de la rue Bonaparte, c'est-à-dire des coefficients
de mérite dont le total, pour ceux qui l'obtiennent, donne droit à des
médailles. C'était dire aux élèves : « Suivez, si bon vous semble, les
leçons de Al. Galland; mais le conseil supérieur de l'Ecole ne vous
en tiendra aucun compte. » Le résultat était facile à prévoir. Peu
disposés à suivre un enseignement auquel on les incitait de si étrange
façon, et qui se présentait comme un supplément de travail sans com-
pensations honorifiques, les jeunes gens se gardèrent bien de tout
zèle. Ils désertèrent le cours de Al. Galland à qui mieux mieux, et le
professeur ne put réunir qu'un très petit nombre d'élèves qui n'eurent
pas d'ailleurs à se repentir de leur ténacité, car en écoutant les
conseils d'un tel maître, en s'assimilant ses préceptes, en se laissant
guider par ce vaillant artiste, ils se signalèrent bientôt dans tous les
concours spéciaux que l'Etat organise pour le prix de Beauvais et
pour le prix de la manufacture de Sèvres. Lauréats, ils trouvèrent
ainsi une récompense autrement lucrative que leurs camarades qui
avaient délaissé un cours non accompagné de l'appàt des médailles.
Parmi ces élèves, il faut citer, parmi les plus brillants, le fils du
peintre, AI. Jacques Galland, Al. Edme Couty, aujourd'hui professeur
à l'Ecole nationale des arts décoratifs de Nice, A1AI. Claude Galland,
Aloreau, etc., qui, tout jeunes encore, ont remporté déjà les succès
les plus flatteurs.