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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 1
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Champier, Victor: M. P.-V. Galland et l'enseignement de l'art décoratif, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0025

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P-Y. GALLAND.

19

son pied posé sur ia talonnière traditionnelle; sa main n'est plus
retenue par une ficelle chargée de l'immobiliser dans le geste acadé-
mique que tous reproduisent. 11 faut que chaque élève indique le mou-
vement qui lui est nécessaire pour la composition particulière qu'il a
adoptée. La nature n'est ici employée qu'en vue d'un ensemble. De
même pour les plantes qui ne seront pas copiées au hasard, mais
toujours choisies et disposées selon le cadre architectural. « Le prin-
cipe de l'art décoratif, ne cesse de répéter le professeur, c'est la
subordination à l'architecture. Nous n'avons pas à donner l'illusion
de la vérité; une hgure s'enlevant sur un fond d'or n'a pas à imiter
les carnations de la chair vraie; nos arbres et nos Heurs ne doivent
pas être servilement tel arbre ou telle Heur. Le rôle que nous leur
faisons jouer nous oblige à une interprétation. Mais il faut que l'inter-
prétation que nous faisons subir à ces divers éléments soit toujours
inspirée par la logique et guidée par le respect, l'amour de la nature.
Remplaçons l'attrait de la vérité dans le dessin, par le caractère de
la silhouette et la largeur de la facture. SimpliRons les végétaux
quand leurs détails trop multiples ou trop délicats peuvent nuire à la
clarté du décor; mais n'oublions jamais que plus les éléments de la
nature conservent leur accent intime, plus ils nous intéressent, plus
ils nous touchent. Prenons des plantes que nous voyons, représentons-
les dans leur grâce vivante! Faisons comme nos ancêtres du moyen
âge! Ne retrouvons-nous pas au pied des cathédrales les plantes et les
arbrisseaux dont les éléments décorent les chapiteaux et les frises
de l'édiHce? »
Voilà quel est, en substance, l'esprit des leçons de M. Galland.
Après des années de luttes, il a Rni par pénétrer de sa justesse les
représentants ofHciels de l'enseignement artistique en France. Les
résultats obtenus ont donné gain de cause au théoricien. Dans la
première partie de cette étude, nous avons assez amplement montré
comment le peintre sait mettre ses idées en pratique pour qu'il n'y
ait pas lieu de parler encore de ses œuvres, bien qu'il nous en coûte
de passer sous silence la grande composition la
qu'il vient d'achever pour le Panthéon et qui est actuellement
exposée au Musée des Arts décoratifs. Nous devons nous borner.
Depuis 1879, leconseil supérieurdel'EcoledesBeaux-Artsa modiHé
ses programmes, transformé ses règlements et adopté le principe de
l'enseignement simultané des trois arts qui consacre le triomphe
des efforts de l'éminent artiste dont nous venons de résumer les
doctrines. Aujourd'hui, les élèves peintres suivent des cours d'ar-
 
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