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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de nombreuses pièces de ce genre, dues aux Anguier, à Girardon, à
Legros, et plus tard à Bouchardon. La fonte en est ordinairement
très belle et on l'attribue aux frères Relier qui ont exécuté les
grands chefs-d'œuvre du parterre d'eau pour le palais de AYrsailles.
MM. Charles Mannheim, Rikoff, du Plessis, sir Richard Wallace,
le comte de Rochefort, AL"" la comtesse d'Yvon et M"° Grandjean
avaient exposé plusieurs statuettes d'après l'antique ou représentant
des personnages mythologiques dans le style élégant du xvn" siècle,
dont les belles patines se détachent le plus souvent de socles en
bronze doré qui les supportent.
Pour produire tout son elfet, une exposition du mobilier réclame
la présence de tentures de tapisserie qui seules établissent une har-
monie nécessaire entre la décoration générale des salles et l'aspect
des objets qui y sont placés. Avec son obligeance ordinaire, le ser-
vice du Mobilier national s'était rendu au désir exprimé par le comité,
en envoyant à l'hôtel de Chimay plusieurs pièces de ses tentures les
plus intéressantes des deux derniers siècles. C'étaient quatre mor-
ceaux de la tenture des Mois ou des Maisons royales ; deux autres
de la tenture des Batailles d'Alexandre tissées aux Gobelins sous la
direction générale de Charles Lebrun ; trois pièces de la série des
Eléments et trois autres des Saisons d'après Audran ; des Termes,
simples entre-deux de fenêtres d'après Lebrun, et deux morceaux de
la tenture des Indes d'après Desportes. AI. le marquis de Pennautier
y avait ajouté cinq panneaux d'une rare conservation à décor d'ara-
besques dans le style de Bérain et provenant des métiers des Gobelins,
que sa famille a reçus en héritage du financier Pennautier dont AI*"" de
Sévigné racontait à sa fille les rêves ambitieux. Les compositions de
Claude Audran sont moins originales et moins vigoureuses que celles
de Bérain, mais elles atteignent une élégance qui ne sera probable-
ment jamais dépassée. Il n'existe rien de plus exquis en ce genre que
la série des douze Mois acquise par AL Boucheron à la vente de la
collection de AL de Gunzbourg. Un autre amateur, AI. le marquis
de Lévis.est propriétaire de deux pastorales de Boucher qui ont con-
servé toute leur fraîcheur.
L'Exposition avait eu la bonne fortune de réunir un nombre inat-
tendu d'écrans de foyer garnis de tapisseries qui montraient à quel
degré d'habileté étaient parvenus les ateliers de la manufacture de
Beauvais, au temps de Behagle et d'Oudry. La première place revenait
à l'écran exposé par M. Charles Alannheim, sur lequel était représenté
le Triomphe de Flore, composé dans le goût de Bérain. Auprès hgu-
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
de nombreuses pièces de ce genre, dues aux Anguier, à Girardon, à
Legros, et plus tard à Bouchardon. La fonte en est ordinairement
très belle et on l'attribue aux frères Relier qui ont exécuté les
grands chefs-d'œuvre du parterre d'eau pour le palais de AYrsailles.
MM. Charles Mannheim, Rikoff, du Plessis, sir Richard Wallace,
le comte de Rochefort, AL"" la comtesse d'Yvon et M"° Grandjean
avaient exposé plusieurs statuettes d'après l'antique ou représentant
des personnages mythologiques dans le style élégant du xvn" siècle,
dont les belles patines se détachent le plus souvent de socles en
bronze doré qui les supportent.
Pour produire tout son elfet, une exposition du mobilier réclame
la présence de tentures de tapisserie qui seules établissent une har-
monie nécessaire entre la décoration générale des salles et l'aspect
des objets qui y sont placés. Avec son obligeance ordinaire, le ser-
vice du Mobilier national s'était rendu au désir exprimé par le comité,
en envoyant à l'hôtel de Chimay plusieurs pièces de ses tentures les
plus intéressantes des deux derniers siècles. C'étaient quatre mor-
ceaux de la tenture des Mois ou des Maisons royales ; deux autres
de la tenture des Batailles d'Alexandre tissées aux Gobelins sous la
direction générale de Charles Lebrun ; trois pièces de la série des
Eléments et trois autres des Saisons d'après Audran ; des Termes,
simples entre-deux de fenêtres d'après Lebrun, et deux morceaux de
la tenture des Indes d'après Desportes. AI. le marquis de Pennautier
y avait ajouté cinq panneaux d'une rare conservation à décor d'ara-
besques dans le style de Bérain et provenant des métiers des Gobelins,
que sa famille a reçus en héritage du financier Pennautier dont AI*"" de
Sévigné racontait à sa fille les rêves ambitieux. Les compositions de
Claude Audran sont moins originales et moins vigoureuses que celles
de Bérain, mais elles atteignent une élégance qui ne sera probable-
ment jamais dépassée. Il n'existe rien de plus exquis en ce genre que
la série des douze Mois acquise par AL Boucheron à la vente de la
collection de AL de Gunzbourg. Un autre amateur, AI. le marquis
de Lévis.est propriétaire de deux pastorales de Boucher qui ont con-
servé toute leur fraîcheur.
L'Exposition avait eu la bonne fortune de réunir un nombre inat-
tendu d'écrans de foyer garnis de tapisseries qui montraient à quel
degré d'habileté étaient parvenus les ateliers de la manufacture de
Beauvais, au temps de Behagle et d'Oudry. La première place revenait
à l'écran exposé par M. Charles Alannheim, sur lequel était représenté
le Triomphe de Flore, composé dans le goût de Bérain. Auprès hgu-