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GAZETTE DES BEAUX ARTS.
le nombre de pages qui nous étaient accordées. Il nous faut donc
nous contenter, au point où nous en sommes, d'un regard à laMM&'dpm
et au CArmU de M. Barrias, deux statues, pour l'escalier de l'Hôtel
de Ville, d'une grâce savante et bien française, d'un sentiment
décoratif exquis. Ce ne sont pas de ces morceaux faits au hasard,
comme on en commande et on en exécute trop ; on y reconnaît la main
et le goût d'un maître qui pense, qui prévoit et qui sait.
La de M. Delaplanche, le charmant & c/mxsc, de
M. A. Cariés et l'OrpAee Cer&rre, de M. Peinte; l'Érr, de
M. Marqueste; la ForUme, de M. Michel; la DoMÙm?', de M. Injalbert,
dont les lourdes draperies se gondent au soufde d'un brise forte-
ment mais dont le parti pris n'est pas sans intérêt; le
superbe groupe de M. Tony-Noël, Pro puRdz nm/ÂMn, déjà vu en
plâtre, et que Ton voudrait bien pouvoir débarrasser des tuteurs de
marbre qui l'alourdissent, doivent compter parmi les gains de ce
Salon. On ne dirait pourtant pas assez, — à les voir — que c'est pour
a patrie que combattent les athlèles mis aux prises par M. Tony-
Noël. Mais, si Ton peut discuter l'œuvre, le de sculpture est
incontestablement très beau. Le groupe de M. Turcan, l'Aue?q//e A
qui nous revient en marbre et qui a eu la médaille d'hon-
neur, est aussi remarquable par l'entente fortement conçue et conduite
de la composition que par l'ampleur magistrale de l'exécution. Le
crocodTF, de M. Caïn, est un groupe héroïque. Enhn, la NMd,
de M. Barbaroux; le Prre de M. Steiner; la F
$6dyre, de M. Jaquot; le buste de femme si expressif de M"^ Besnard;
la de M. C. Lefevre; le de d/pr ïm/nmsnM et le
JûMeMf de F7?He, de M. Marquet de Vasselot; le Pdrndon, de M. Hous-
sin, méritaient à des titres et à des degrés divers l'attention et la
discussion. Les bustes de MM. Guillaume, Dalou, Falguière, Michel,
Gautherin, Bernstamm (Ernest Renan) tenaient une belle place et
nous consolaient du trop grand nombre de bustes médiocres ou
même ridicules, que l'indulgence du jury avait laissé passer.
Pris dans son ensemble, ce Salon de sculpture était d'ailleurs un
peu inférieur à la moyenne des expositions antérieures. Les graveurs
en médaille, en revanche, y occupaient une place brillante et glo-
rieuse. Nous assistons depuis quelques années, avec des yeux ravis,
à une véritable renaissance de cet art charmant, délicat et profond
dont les œuvres vous donnent la sensation exquise de tenir comme
de l'art concentré dans le creux de la main. — On regrettait l'ab-
sence de M. Roty — à qui nous devons des chefs-d'œuvre : la médaille
GAZETTE DES BEAUX ARTS.
le nombre de pages qui nous étaient accordées. Il nous faut donc
nous contenter, au point où nous en sommes, d'un regard à laMM&'dpm
et au CArmU de M. Barrias, deux statues, pour l'escalier de l'Hôtel
de Ville, d'une grâce savante et bien française, d'un sentiment
décoratif exquis. Ce ne sont pas de ces morceaux faits au hasard,
comme on en commande et on en exécute trop ; on y reconnaît la main
et le goût d'un maître qui pense, qui prévoit et qui sait.
La de M. Delaplanche, le charmant & c/mxsc, de
M. A. Cariés et l'OrpAee Cer&rre, de M. Peinte; l'Érr, de
M. Marqueste; la ForUme, de M. Michel; la DoMÙm?', de M. Injalbert,
dont les lourdes draperies se gondent au soufde d'un brise forte-
ment mais dont le parti pris n'est pas sans intérêt; le
superbe groupe de M. Tony-Noël, Pro puRdz nm/ÂMn, déjà vu en
plâtre, et que Ton voudrait bien pouvoir débarrasser des tuteurs de
marbre qui l'alourdissent, doivent compter parmi les gains de ce
Salon. On ne dirait pourtant pas assez, — à les voir — que c'est pour
a patrie que combattent les athlèles mis aux prises par M. Tony-
Noël. Mais, si Ton peut discuter l'œuvre, le de sculpture est
incontestablement très beau. Le groupe de M. Turcan, l'Aue?q//e A
qui nous revient en marbre et qui a eu la médaille d'hon-
neur, est aussi remarquable par l'entente fortement conçue et conduite
de la composition que par l'ampleur magistrale de l'exécution. Le
crocodTF, de M. Caïn, est un groupe héroïque. Enhn, la NMd,
de M. Barbaroux; le Prre de M. Steiner; la F
$6dyre, de M. Jaquot; le buste de femme si expressif de M"^ Besnard;
la de M. C. Lefevre; le de d/pr ïm/nmsnM et le
JûMeMf de F7?He, de M. Marquet de Vasselot; le Pdrndon, de M. Hous-
sin, méritaient à des titres et à des degrés divers l'attention et la
discussion. Les bustes de MM. Guillaume, Dalou, Falguière, Michel,
Gautherin, Bernstamm (Ernest Renan) tenaient une belle place et
nous consolaient du trop grand nombre de bustes médiocres ou
même ridicules, que l'indulgence du jury avait laissé passer.
Pris dans son ensemble, ce Salon de sculpture était d'ailleurs un
peu inférieur à la moyenne des expositions antérieures. Les graveurs
en médaille, en revanche, y occupaient une place brillante et glo-
rieuse. Nous assistons depuis quelques années, avec des yeux ravis,
à une véritable renaissance de cet art charmant, délicat et profond
dont les œuvres vous donnent la sensation exquise de tenir comme
de l'art concentré dans le creux de la main. — On regrettait l'ab-
sence de M. Roty — à qui nous devons des chefs-d'œuvre : la médaille