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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 3
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Hymans, Henri: Quentin Matsys, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0219

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QUENTIN MATSYS.

199

Matsys. Au surplus, il est plus que douteux que Pateuier ait peiut
jamais des figures de cette importance. Van Mander nous parle des
<< figurines )> qu'il introduit dans ses paysages. Figurines, soit; mais
qui se chargera de nous montrer de lui des compositions positives?
Pour en revenir à l'œuvre qui nous occupe, elle nous montre le
Christ cloué sur la croix, la tète légèrement penchée à gauche. La
tête, les formes et jusqu'à la couronne d'épines nous sont connues
par d'Anvers. Il semble que nous assistions au pre-
mier acte du drame. La tonalité n'est pas moins pareille : mêmes
ombres rousses reliées aux clairs par des demi-teintes bleuâtres.
Saint Jean, debout au pied de la croix, élève vers Jésus ses mains
jointes et son visage baigné de larmes. Ici encore le peintre a fait
emploi du modèle utilisé pour son tableau d'Anvers. La draperie
rouge elle-même se présente avec une identité absolue.
La Madeleine, de profil, serre le pied de la croix. Rejetée en
arrière, elle porte ses regards vers le Christ avec une expression
d'indicible angoisse. C'est la hgure capitale du tableau. Une robe
d'un jaune rosé à manches bleues, une draperie brune, sont des har-
monies affectionnées par le peintre. Un voile noué sur la nuque, à
bouts flottants, enserre la tète et dissimule les cheveux. Immédia-
tement derrière Madeleine une seconde femme, aussi de profil, est
tombée à genoux. Elle joint les mains à la hauteur du visage d'un
geste indescriptiblement dramatique. L'extrême droite est occupée
par une troisième sainte femme drapée de bleu. Waagen signale
comme remarquable, la figure de la Vierge debout à gauche, et
vêtue du costume traditionnel. L'attitude et le geste nous semblent
d'une froideur qui contraste avec l'expression pathétique des autres
personnages.
Le fond est animé de nombreuses figurines. A droite s'éloigne le
groupe des cavaliers ; par la gauche s'avance Joseph d'Arimathie,
accompagné de Nicodème et suivi du porte-échelle que nous connais-
sons par le tableau d'Anvers. Le même épisode se rencontre dans une
autre édition du petit CrMcf/tenie/R à la Pinacothèque de Munich,
œuvre portant la signature (fausse) de Lucas deLeyde et la date 1505 L
La médiocre exposition du petit tableau que nous venons de décrire
a eu sans doute pour conséquence de le laisser inaperçu de la grande
masse du public. Sans être un chef-d'œuvre, c'est du moins une
création extrêmement intéressante.
E La Galerie Lichtenstein, à Vienne, possède également une répétition du
attribuée à Patcnicr.
 
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