GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
statuette de marbre; un vieux crucifix peint, œuvre pleine de
noblesse, d'Andrea Pisano ; enfin une petite JEzdcwe de Mino Pisano,
dis d'Andrea. On peut reconnaître dans ces œuvres caractéris-
tiques des principaux maîtres du temps, le développement et le pro-
grès de la plastique italienne, du milieu du xnP au milieu du
xiv^ siècle. De l'époque qui précède les Pisani, le Musée possède
une grande statue de bois, récemment acquise, la Fferpe
du prêtre Martin, datant de 1199, œuvre parfaitement conservée
dans sa peinture et sa dorure, et dont le caractère sérieux la rappro-
che des peintures de Cimabuë; quant au buste de marbre d'une
princesse napolitaine, œuvre du xnP siècle, c'est un des premiers
efforts de l'art italien dans le sens du portrait.
On place aujourd'hui à l'entrée de la Renaissance Jacopo délia
Quercia, et il n'est rien de plus juste. Jacopo, antérieur à Ghiberti
et à Donatello, pourrait revendiquer ce rang en raison de son âge
même : mais, en outre, il faut reconnaître que Jacopo est plus
étroitement lié que ses maîtres avec l'art du Trecento par sa façon
de traiter les plis et par le naturalisme exagéré de ses hgures;
d'un autre côté, l'habileté de ses compositions et la grandeur de ses
formes le désignent comme le véritable précurseur de la Renaissance.
Dans les Musées de South Ivensington et de Berlin, et aussi dans
quelques collections particulières et chez des marchands, on trouve
aujourd'hui un nombre considérable de reliefs en terre cuite ou de
reproductions de ces reliefs en stuc, qui portent si vivement la
marque caractéristique du Quercia qu'on les a, sans hésiter, attribués
à ce maître ou à ses successeurs. Un examen plus approfondi de la
question relative à l'origine de ces morceaux, et la constatation de
certains indices, me faisaient douter non seulement de leur attribu-
tion au Quercia, mais même de leur provenance siennoise. Ces raisons
m'ont convaincu que les divers ouvrages en question sont bien plutôt
d'origine florentine. Il y avait à Florence, dans les premières années
du XV" siècle, divers artistes, plus ou moins distingués, qui s'adon-
naient à un genre de sculpture en terre cuite très proche de colle du
Quercia et dont l'influence sur le développement de l'art florentin
est à noter.
La provenance apparente de presque toutes ces sculptures,
venues de Florence, est déjà un argument en faveur de leur origine
florentine. Cette présomption est encore rendue plus vraisemblable
par celles de ces pièces dont on connaît la place originale qui se
trouvaient à Florence ou dans les environs. En outre les armoiries
statuette de marbre; un vieux crucifix peint, œuvre pleine de
noblesse, d'Andrea Pisano ; enfin une petite JEzdcwe de Mino Pisano,
dis d'Andrea. On peut reconnaître dans ces œuvres caractéris-
tiques des principaux maîtres du temps, le développement et le pro-
grès de la plastique italienne, du milieu du xnP au milieu du
xiv^ siècle. De l'époque qui précède les Pisani, le Musée possède
une grande statue de bois, récemment acquise, la Fferpe
du prêtre Martin, datant de 1199, œuvre parfaitement conservée
dans sa peinture et sa dorure, et dont le caractère sérieux la rappro-
che des peintures de Cimabuë; quant au buste de marbre d'une
princesse napolitaine, œuvre du xnP siècle, c'est un des premiers
efforts de l'art italien dans le sens du portrait.
On place aujourd'hui à l'entrée de la Renaissance Jacopo délia
Quercia, et il n'est rien de plus juste. Jacopo, antérieur à Ghiberti
et à Donatello, pourrait revendiquer ce rang en raison de son âge
même : mais, en outre, il faut reconnaître que Jacopo est plus
étroitement lié que ses maîtres avec l'art du Trecento par sa façon
de traiter les plis et par le naturalisme exagéré de ses hgures;
d'un autre côté, l'habileté de ses compositions et la grandeur de ses
formes le désignent comme le véritable précurseur de la Renaissance.
Dans les Musées de South Ivensington et de Berlin, et aussi dans
quelques collections particulières et chez des marchands, on trouve
aujourd'hui un nombre considérable de reliefs en terre cuite ou de
reproductions de ces reliefs en stuc, qui portent si vivement la
marque caractéristique du Quercia qu'on les a, sans hésiter, attribués
à ce maître ou à ses successeurs. Un examen plus approfondi de la
question relative à l'origine de ces morceaux, et la constatation de
certains indices, me faisaient douter non seulement de leur attribu-
tion au Quercia, mais même de leur provenance siennoise. Ces raisons
m'ont convaincu que les divers ouvrages en question sont bien plutôt
d'origine florentine. Il y avait à Florence, dans les premières années
du XV" siècle, divers artistes, plus ou moins distingués, qui s'adon-
naient à un genre de sculpture en terre cuite très proche de colle du
Quercia et dont l'influence sur le développement de l'art florentin
est à noter.
La provenance apparente de presque toutes ces sculptures,
venues de Florence, est déjà un argument en faveur de leur origine
florentine. Cette présomption est encore rendue plus vraisemblable
par celles de ces pièces dont on connaît la place originale qui se
trouvaient à Florence ou dans les environs. En outre les armoiries