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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Molinier, Émile: Le trésor de Saint-Marc à Venise, 3
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0502

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LE TRÉSOR DE SAINT-MARC.

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doré décorés d'émaux cloisonnés non rapportés mais exécutés sur la
monture même : ce sont des losanges alternant avec des points et
disposés symétriquement. Pour obtenir les cavités nécessaires à
l'établissement des cloisons de métal, il a fallu que la monture fût
assez épaisse et en quelque sorte composée de deux plaques : une
plaque emboutie et émaillée et une autre tout unie destinée à cacher
à l'intérieur du vase le revers des émaux.
Ce n'est point, du reste, le seul monument du trésor qui soit
ainsi composé de plaques de pierres dures : un vase en onyx * est dans
le même cas. Il est à huit pans et formé de deux parties, de même
forme mais de diamètre différent, superposées. Toutes les plaques sont
serties dans une monture d'argent doré ornée d'un perlé et l'anse
ciselée est décorée de feuillages. Cet objet rappelle beaucoup par sa
forme un autre monument byzantin conservé en France dans l'église
de Beaulieu en Limousin h Ce reliquaire se compose de deux cylindres
d'argent de diamètres différents, superposés et entourés comme d'un
réseau d'une armature ajourée, formée de feuilles d'argent plaquées
sur des lames de cuivre rouge. Cette armature maintenait autrefois
une enveloppe composée de parchemin lamé d'or. Sur le couvercle
s'attache une anse semi-circulaire, tournant sur un pivot, décorée d'un
monogramme grec niellé. Pour qui a vu les deux monuments, il est
impossible de douter que l'un et l'autre n'aient une origine commune.
J'ai déjà dit un mot des calices en verre. L'art du verrier byzantin
est encore représenté dans le trésor par d'autres pièces : des lampes ^
et des patènes \ toutes montées en orfèvrerie. L'une de ces dernières,
sorte de patène munie d'un long manche gemmé ^ sur lequel se
dresse un petit oiseau d'argent, est particulièrement curieuse : de ses
grandes dimensions on peut conclure qu'elle ne servait point au
même usage que les patènes ordinaires, mais plus probablement à
placer le pain bénit que l'on distribuait aux fidèles à l'issue de la
messe. Tous ces verres sont ou taillés à facettes ou munis de rosaces
en relief; mais, au point de vue de l'art du verrier, ia perle du trésor
est la belle coupe émaillée et dorée dont nous avons donné la repro-
duction " l'an dernier dans la GmzetTe.
!. To^oro, n° 68.
2. Yoy. mou ùeu )887. Paris, 1888, no58. -
3. TTwro, n°s 123 à 127.
4. lèûb, n°- 107 à 110.
3. N° 107.
6. Tome XXXV, 2" période, p. 376. - ÏY.$oro, n° 82.
 
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