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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 6
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Fourcaud, Louis de: François Rude, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0529

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FRANÇOIS RUDE.

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mentLouis-Amédée * et sur lequel se reposent Immédiatement toutes
leurs complaisances. Avec quelle tendresse en parle Rude dans
toutes ses lettres à Moyne : « Notre Amédée est un gros garçon
bien rose et bien blanc; H a de jolis yeux clair, bien malins, le nez un
peu court, une jolie petite bonche. Je puN dire ?no/a nnras RuR
le /nohde /r troque L'expression de sa ligure est étonnante
pour un enfant de son âge; il est d'une extrême vivacité, rit toujours
et fait de petites folies qui nous enchantent. » Est-il malade le moins
du monde, la pauvre mère est aux champs ; le père davantage encore.
C'est une véritable ivresse que la mignonne créature a portée dans
la famille. Ivresse qui se dissipera trop tôt, affreusement ! car ce fils,
tant choyé à son entrée dans la vie, est marqué pour une prompte
mort et ne laissera derrière lui qu'amers regrets et longs déchi-
rements.
Rude a de grands travaux en tête pour le château de Tervueren,
construit par Van der Straet, au milieu d'une admirable forêt
sur l'ordre du prince d'Orange. Au fronton, il doit sculpter en pierre
la C/m.s',sv .sïmyber & LVb/don ;v/r dfelérq/re et, dans une salle en
rotonde, il s'est chargé de raconter en marbre les principaux traits
de l'histoire d'Achille. Vous le voyez d'ici fouillant ses cartons,
relisant les auteurs classiques, dessinant, cherchant, modelant des
esquisses. A chaque instant, l'architecte l'appelle à Tervueren pour
conférer avec lui. << Il part à quatre ou cinq heures du matin, même
en hiver et par le plus mauvais temps, rapporte Feigneaux ^ ; il
reste une heure ou deux avec Van de Straeten, toujours sur pied,
dans la boue ou dans la neige, revient comme il est venu, allume sa
pipe et se remet au travail. ^ Que si l'on veut savoir la vie qu'il
mène à l'ordinaire, c'est encore à l'excellent Feigneaux qu'il faut
le demander : « En été, Rude arrive à l'atelier au soleil levant. A
huit heures, on lui apporte son déjeuner. Quelquefois, quand il est
pressé, il se contente d'un ou deux petits pains et d'un peu d'eau-de-
vie; à midi, autre petit pain, et, à trois heures, il va dîner. Il
retourne à l'atelier, à quatre ou cinq heures, pour n'en sortir qu'à la
nuit... Le dimanche, après midi, il va se promener à la campagne,
en famille; mais, le lundi matin, il est devant son modèle à l'heure
accoutumée. Il aime, en travaillant, à écouter une lecture et se fait
lire souvent quelques pages par un de ses élèves. L'hiver, il dessine
). Archives de i'état civil de Bruxelles.
2. Cf. la brochure déjà plusieurs fois citée du docteur Legrand.
XXXVIII. — 2° PÉRIODE.

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