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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Wallis, Henry: La céramique persane au XIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0079

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

voir tomber devant nos yeux les derniers voiles qui nous cachent
la vérité. L’esprit de méthode qui a guidé les savants dans les
recherches relatives à l’histoire d’autres arts tout aussi mystérieux,
aura la même efficacité lorsqu’il s’agira de retracer celle des artisans
de la Perse.

Les premiers spécimens ont été connus en Europe il y a plus de
cinq siècles; comme tout autre produit de l’Orient, ils arrivaient
par des voies connues du commerce, et les plus beaux provenaient
d’hommages des divers potentats aux princes et souverains de
l’Europe. Les maîtres primitifs se plaisaient à les reproduire dans
leurs œuvres, et les potiers italiens du même temps s’efforçaient d’en
imiter la forme, la technique et le dessin. Autant qu’on peut l’affirmer,
les pièces les plus anciennes, celles antérieures au xme siècle, les
plus précieuses pour ceux qui veulent se livrer à l’étude de l’art, ont
presque toutes disparu ; et malheureusement les textes qui s’y
rapportent se bornent aux mentions sommaires des livres de raison,
aux inscriptions d’inventaires éparses, et à de rapides allusions
dispersées çà et là dans les chroniques et les récits des voyageurs
contemporains.

L’histoire des arts industriels, conçue sur un plan méthodique,
appuyée sur une base scientifique, est une conception toute moderne;
on ne doit donc point s’attendre à trouver un traité relatif à l’art
persan qui date du moyen âge; mais ce qui est plus décevant encore,
c’est qu’il n’existe même pas un seul traité sur la matière dans la
langue originale. C’est du moins ce qui résulte des assertions des
hommes les plus compétents, tels que MM. Barbier de Meynard et
le Dr Rieu. Ce n’est guère avant ces dernières vingt-cinq années que
des historiens spéciaux, MM. Jacquemart et Marryat, pour ne citer
que ceux-là, ont pris sérieusement à tâche d’écrire l’histoire générale
de la céramique, et, malgré leur ardeur au travail et leur méthode
intelligente, ils ne pouvaient alors s’appuyer que sur des documents
si rares et si incertains, et s’en référer à des spécimens d’une authen-
ticité si douteuse, que le résultat de ces travaux, très louable et très
apprécié cependant, ne pouvait être que vague, incertain et suscep-
tible d’inexactitude. Il n’y a qu’à lire le chapitre de l’œuvre d’Albert
Jacquemart qui traite de la poterie persane pour juger de l’embarras
de l’écrivain qui constate franchement l’incertitude du terrain sur
lequel il va s’engager : « Lorsqu’il faut reconstituer l’histoire d’une
industrie ancienne et éloignée, au moyen des seuls monuments que
le temps et le hasard ont pu nous conserver, mille difficultés surgis-
 
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