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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 2
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Gerspach, Edouard: Les dessins de van der Meulen aux gobelins
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0158

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142

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Louis XIV beaucoup de villes ont changé d’aspect, des édifices ont
été démolis; nos dessins pourront, par suite, fournir des renseigne -
ments authentiques à ceux qui s’occupent de la reconstitution du passé.

Voici les villes et les forteresses : Aire, Amersfoort, Arnheim,
Arras, Aths, Audenarde, Béthune, Beudekom, Bois-le-Duc, Bommel,
Bornonvillo, Bouchain, Brisach, Bruges, Calais, Cambrai, Cassel,
Charleroy, Condé, Courtray, Crèvecœur, Culembourg, Deventer,
Dinant, Dœsbourg, Dôle, Douai, Dunkerque, Elbourg, Emmerick,
Fontenoy, Fribourg, Gand, Genep, Grave, Gravelines, Gray, Har-
derwick, Joux, Leewe, Levaert, Lille, Luxembourg, Maestricht,
Mons, Mont-Cassel, Mont Saint-Éloy, Nœrden, Nimègue, Orsoy,
Passage du Rhin, Rees, Rheinberg, Salins, Saint-André, Saint-Omer,
Saint-Venant, Santen, Schlestadt, Schenck, Tiel, Tierlemont ,
Tolhuis, Tournay, Tournus, Utrecht, Valenciennes, Vyanen, Woer-
den, Worn, Wesel, Wick-te-Dursted, Ypres, Zutphen, Zwol.

Les châteaux sont : Amboise, Blois, Chambord, Chantilly,
P’ontainebleau, Marly, Saint-Cloud, Versailles.

Il me semble que la note dominante de ces travaux est le souci
de la vérité. Lorsque les dessinateurs s’installaient devant la brèche,
ils la prenaient telle que les coups de canon l’avaient rendue
praticable : escarpes en ruines, contrescarpes défoncées, pont-levis
brisés, canons démontés, tout y est, sauf les morts et les blessés,
pour la simple raison qu’au moment du dessin les victimes étaient
depuis longtemps enlevées. Les vues de ville d’ensemble ou par
détail, sont saisies avec autant de précision qu’on peut le faire
lorsqu’on travaille sur ses genoux, ce ne sont pour ainsi dire plu s
des esquisses de peintres d’histoire mais bien des dessins d’archi-
tectes comme Viollet-le-Duc les comprit plus tard, témoin le dessin
de la cathédrale d’Arras, qui nous donne une idée fort précise du
monument détruit à la Révolution.

Une fois pourvus de documents suffisants, les dessinateurs ren-
traient aux Gobelins et mettaient au net leurs études; il y a dans ces
rendus un soin tellement accentué qu’on pourrait sans peine calculer
la hauteur des clochers et les saillies des bastions. Ce n’était pas seu-
lement par conscience d’artistes que Van der Meulen et son équipe
travaillaient ainsi ; ils savaient que leurs dessins allaient passer sou s
les yeux de Louis XIV. Nous en avons la preuve dans une magnifique
vue de Mons par Martin, conservée aux Gobelins, sur laquelle
Colbert de Villacerf, surintendant des bâtiments, arts et manufac-
tures de France, successeur de Louvois, a écrit et signé :
 
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