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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0246

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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fin du xvne siècle; au 122, c’est la fontaine Maubuée dont la décora-
tion du xvine siècle, fatiguée par le temps, représente un vase entouré
de roseaux et surmonté d’un cartouche et d’un fronton. La maison
n° 104 possède une porte à panneaux surmontés d’impostes en fer
ajouré du xvne siècle, correspondant à l’hôtel Jabach; une autre
(n° 203) conserve une porte à deux vantaux sur lesquels sont sculptés
des trophées composés des attributs du Commerce et de l’Amour; au-
dessus règne un fronton cintré à tête de Minerve avec deux consoles.
Tout auprès se trouvait l’hôtel Budé et de Vie, dont nous avons déjà
parlé. Les maisons nos 141, 147, 160, 194 et 240 sont également des
spécimens des habitations commerciales du xvme siècle ; une enseigne
de marchand portant l’avant d’un navire de commerce avec un lion,
est placée sur la façade du n° 207.

Les rues transversales qui n’ont pas été atteintes par le marteau
des démolisseurs pour le passage des voies nouvelles, ont gardé
leur aspect d’autrefois, mais parmi ces vieilles maisons, il en est peu
qui n’aient pas été transformées en ateliers ou en logements d’ouvriers
venus pour remplacer les anciens propriétaires et auxquels il faut
maintenant plus d’espace et de lumière que dans les temps passés.
M. Ch. Normand signale dans la rue du Cloître-Saint-Merry (n° 16),
un noyau d’escalier en bois du xve siècle1. Près de là, se trouve
l’ancienne maison des Juges-Consuls, berceau de notre Tribunal de
Commerce dont l’institution remonte à Charles IX. La décoration de
cette maison, décrite par G. Brice et parPiganioldelaForce, n’existe
plus. On distingue cependant au-dessus du portail à deux vantaux
sculptés, de style Louis XIV, les traces de la niche où était placée
une statue de Louis XIII par S. Guillain. Nous avons retrouvé chez
M. Haro 2 un tableau peint par C. Vignon (attribué par Thiéry à
Porbus), dans lequel on voit Charles IX assis et octroyant les lettres
patentes de fondation aux Juges-Consuls; de chaque côté, sont les
figures en pied de Henri IV et de Louis XIII. Cette composition
décorait autrefois la salle d’audience du tribunal consulaire.

L’hôtel du banquier Jabach, plus connu de nous par ses goûts
artistiques que par ses entreprises commerciales, était situé dans la
rue Saint-Merry. C’est de là que sortirent, en 1671, les 101 tableaux
et les 5,542 dessins qu’il avait vendus à Colbert pour 220,000 livres
et qui forment aujourd’hui le fonds principal de notre galerie

1. Ch. Normand, Itinéraire archéologique de Paris.

2. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris, Mars-Avril 1880.
 
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