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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 8.1892

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24661#0258

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236

GAZETTE DES REAUX-ARTS.

duit la porte et la cheminée, les principaux détails des panneaux,
les couronnements de glaces et la rosace du plafond. Au moment de
la démolition on avait affirmé que cette charmante décoration était
réservée pour le Ministère des Postes ; malheureusement il s’est
produit là au dernier moment une substitution clandestine, dont
a été victime notre patrimoine artistique. Toutes nos recherches
pour retrouver les traces de ce salon ont été sans résultat. Peut-être
un des lecteurs delà Gazette des Beaux-Arts pourra-t-il nous apprendre
dans quelle collection il figure actuellement? Le Domaine avait mis
en vente — ostensiblement cette fois — les boiseries de trois autres
salons qui étaient de valeur plus ordinaire. Il n’en était pas de même
de celles qui revêtaient la loge du concierge. Malheureusement les
experts ignorants en avaient fait deux tas, qui furent adjugés à des
marchands différents. L’un d’eux trouva dans sa part les pilastres et
les panneaux, tandis que le second avait les corniches et les trumeaux
qui venaient s’y appuyer ; il en est résulté que cet ensemble fut perdu.

Vis-à-vis l’administration des Postes, l’hôtel d’Hervalt (Caisse
d’épargne) qui a appartenu ensuite à la famille de Thoynard, a vu
rogner ses deux ailes situées sur la rue Coq-Héron, mais il a conservé
la porte à vantaux gracieusement sculptés qui donne entrée dans la
cour où se remarquent des clés de fenêtres dans le style de la Régence.
Les appartements particuliers du directeur, où nous n’avons pu péné-
trer, sont revêtus des boiseries contemporaines de la construction.
Dans l’un des bureaux on remarque les armoiries vitrées et sculptées
d’une bibliothèquequi y avait été installée au xvme siècle. La
demeure du maréchal de Clérambault (rue Jean-Jacques-Rousseau),
est occupée par l’Hôtel des Empires. Un escalier dont la rampe offre
un remarquable travail de ferronnerie conduit aux chambres numé-
rotées qui ont remplacé les salons du maréchal. Sur la façade de
la maison (n° 37) sont sculptés de beaux mascarons du xvme siècle,
qu’accompagnent des balcons d’un gracieux dessin.

Il ne reste plus de la vaste résidence que Catherine de Médicis
avait fait construire par Jean Huilant et qui fut connue plus tard sous
le nom d’hôtel de Soissons qu’une haute colonne d’ordre composite
où la tradition veut que la reine ait eu l’habitude de monter avec le
Florentin Ruggieri, pour interroger les astres. Cette colonne fut
réservée lorsque la ville acquit, à la fin du xvme siècle, les terrains
de l’hôtel de Soissons pour y établir la Halle au Blé qui est devenue

1. V. C. Piton, Le Quartier des Halles.
 
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