L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.
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la nouvelle Bourse du Commerce. Les cannelures de son fût sont
décorées de lacs d’amour, de miroirs brisés et des chiffres C et II
enlacés, emblèmes du deuil de la reine que le temps a cruellement
rongés.
L’église de Notre-Dame des Victoires a été construite, en 1628,
par les Augustins déchaussés appelés ordinairement les Petits-Pères.
Pierre Le Muet, Liberal Bruant et Jean Cartaud en dirigèrent
successivement les travaux. La façade est ornée de pilastres ioniques
dont la division principale forme un arc surmontant la porte. Au-
dessus sont des pilastres corinthiens qui soutiennent un fronton
triangulaire, et entre lesquels s’ouvre une grande fenêtre éclairant
la nef. La décoration générale de l’intérieur se compose de piliers
à pilastres ioniques sur lesquels retombent des voûtes en berceau,
mais ces piliers et les murs des chapelles sont revêtus d'ex-voto
uniformes en marbre qui enlèvent à l’architecture tout son carac-
tère. L’église possède quelques monuments funéraires, intéressant
l’art et l’histoire. Le plus important est celui de J.-B. Lulli dont le
buste en bronze a été modelé par Coyzevox. Quatre statues, la Musique
légère, la Musique dramatique et deux génies pleurant, ainsi qu'un
médaillon de Lulli par Cotton, complètent ce mausolée. Une femme
assise et tenant un miroir est tout ce qui reste du monument du
maréchal de l’Hôpital exécuté par J.-B. Poultier. On doit à P.-A.
Gois une pyramide funéraire érigée en l’honneur de Vassal, secré-
taire du roi.
De belles boiseries décorent cette église. Tout autour du sanc-
tuaire, se déroule une suite de panneaux encadrés de pilastres
ioniques, présentant des médaillons à emblèmes religieux. Ce délicat
travail de sculpture a été fait en 1739, par le maître menuisier
Bardou. On doit à un autre maître menuisier, Regnier, la chaire
à prêcher ornée des médaillons du Christ et de la Vierge, et le buffet
d’orgues, sur lequel voltigent des têtes de chérubins et des anges
à mi-corps.
L’œuvre la plus importante de Carie Van Loo a été peinte de 1750
à 1753, pour le chœur des Petits-Pères. Il a représenté dans six
grandes toiles : Le Baptême de saint Augustin, sa Prédication, son Sacre,
sa Discussion avec les donatistes, sa Mort et la Translation de ses reliques,
en y joignant un septième sujet : Le Roi Louis XIII dédiant l'église de
Notre-Dame des Victoires à la Vierge. Malgré l’absence complète de
sentiment religieux, ces peintures se recommandent par leur exécu-
tion facile et par le charme de leur coloris.
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la nouvelle Bourse du Commerce. Les cannelures de son fût sont
décorées de lacs d’amour, de miroirs brisés et des chiffres C et II
enlacés, emblèmes du deuil de la reine que le temps a cruellement
rongés.
L’église de Notre-Dame des Victoires a été construite, en 1628,
par les Augustins déchaussés appelés ordinairement les Petits-Pères.
Pierre Le Muet, Liberal Bruant et Jean Cartaud en dirigèrent
successivement les travaux. La façade est ornée de pilastres ioniques
dont la division principale forme un arc surmontant la porte. Au-
dessus sont des pilastres corinthiens qui soutiennent un fronton
triangulaire, et entre lesquels s’ouvre une grande fenêtre éclairant
la nef. La décoration générale de l’intérieur se compose de piliers
à pilastres ioniques sur lesquels retombent des voûtes en berceau,
mais ces piliers et les murs des chapelles sont revêtus d'ex-voto
uniformes en marbre qui enlèvent à l’architecture tout son carac-
tère. L’église possède quelques monuments funéraires, intéressant
l’art et l’histoire. Le plus important est celui de J.-B. Lulli dont le
buste en bronze a été modelé par Coyzevox. Quatre statues, la Musique
légère, la Musique dramatique et deux génies pleurant, ainsi qu'un
médaillon de Lulli par Cotton, complètent ce mausolée. Une femme
assise et tenant un miroir est tout ce qui reste du monument du
maréchal de l’Hôpital exécuté par J.-B. Poultier. On doit à P.-A.
Gois une pyramide funéraire érigée en l’honneur de Vassal, secré-
taire du roi.
De belles boiseries décorent cette église. Tout autour du sanc-
tuaire, se déroule une suite de panneaux encadrés de pilastres
ioniques, présentant des médaillons à emblèmes religieux. Ce délicat
travail de sculpture a été fait en 1739, par le maître menuisier
Bardou. On doit à un autre maître menuisier, Regnier, la chaire
à prêcher ornée des médaillons du Christ et de la Vierge, et le buffet
d’orgues, sur lequel voltigent des têtes de chérubins et des anges
à mi-corps.
L’œuvre la plus importante de Carie Van Loo a été peinte de 1750
à 1753, pour le chœur des Petits-Pères. Il a représenté dans six
grandes toiles : Le Baptême de saint Augustin, sa Prédication, son Sacre,
sa Discussion avec les donatistes, sa Mort et la Translation de ses reliques,
en y joignant un septième sujet : Le Roi Louis XIII dédiant l'église de
Notre-Dame des Victoires à la Vierge. Malgré l’absence complète de
sentiment religieux, ces peintures se recommandent par leur exécu-
tion facile et par le charme de leur coloris.